Une vidéo accablante a conduit le policier au procès. Il risque de la prison «avec sursis».
On vous parlait hier de ces compagnies de sécurisation et d’intervention, créées en 2003 par Nicolas Sarkozy afin de suppléer la sale besogne des Brigades Anti-Criminalité pour maintenir l’ordre colonial dans les quartiers populaires. De ces brutes racistes de la CSI 93 qui tabassent des gens avant de monter de toutes pièces des procédures à l’encontre de leurs victimes. Le quotidien le Progrès publiait hier un nouvel exemple sordide de falsification policière dans le département de Seine Saint-Denis.
Le 9 septembre 2016, trois flics contrôlent plusieurs adolescents aux abords d’un lycée de la commune des Lilas, près de Paris. L’un des lycéens contrôlés est infirme à 80% depuis un grave accident. Il ne peut se déplacer qu’à l’aide de béquilles et ne peut rester debout sans soutien. Quand le flic enragé s’approche, le jeune essaye de rassurer ses amis : « Mon camarade était en train de trembler. Du coup, je rigolais, je voulais le calmer. Je lui disais que ça allait bien se passer, qu’on n’avait rien à se reprocher. » Le policier l’invective, « Ferme ta gueule » avant de lui asséner deux coups au visage. L’adolescent handicapé s’effondre. Pour dissimuler les violences, les policiers menottent et embarquent le lycéen au commissariat.
Le flic tabasseur d’enfant porte plainte contre le jeune pour « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique, indiquant avoir été poussé en arrière et s’être débattu en vain avant de donner les coups de poing. » Encore une fois, la police falsifie le réel. La victime devient le bourreau. Des pratiques de falsification qui caractérisent le caractère systémique des mensonges policiers. Faux procès verbaux et fausses accusations pour maquiller leurs comportements criminels. Le jeune handicapé échappera de justesse au jugement grâce à une vidéo tournée par l’un de ses camarades de lycée. Elle contredit la version policière et incrimine l’agent. Le policier jugé, lui, risque une maigre peine de sursis.
Dans ce régime de l’inversion permanente, où la police a les pleins pouvoirs pour sans cesse créer et imposer son récit, la nécessité de filmer la police est vitale.
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