Pour un loyer impayé à Pierrelaye, la police a tué un homme de 34 ans lors d’une expulsion locative
Il est presque 10h quand un huissier, accompagné de policiers, arrive au domicile de la victime pour l’expulser de son logement. D’après le récit policier, la situation aurait dégénéré. Le locataire, réveillé par l’arrivée d’un huissier et des forces de l’ordre, et connu pour des fragilités psychiatriques, se serait saisi d’un couteau.
C’est à ce moment là qu’un premier agent utilise son arme de service pour “riposter” sur le trentenaire qui échappe de peu au tir : selon la police, une riposte à balle réelle contre une arme blanche sans sommation.
Alors que le drame a été évité de justesse, le second policier décide de tirer au “Taser” dans la poitrine du locataire qui s’effondre sur le coup, inconscient. Victime d’un arrêt cardio-respiratoire, il sera déclaré mort une demi-heure plus tard après l’intervention du SAMU.
La firme Axon qui produit cette arme avait pour ambition “d’éviter les pertes de vies humaines” comme l’avait sournoisement expliqué son PDG. Son usage, qui s’est démocratisé aux États-Unis, nous relève le caractère extrêmement dangereux de cette arme dite “sub-létale” qui défraie régulièrement la chronique de l’autre côté de l’Atlantique. Elle tue de trop nombreuses personnes lors d’opérations de police.
En France, en 2010 déjà, un sans-papier malien de 38 ans mourait suite à un tir de “Taser”, c’était la première victime de cet engin de mort sur le territoire. En 2013, un réunionnais de 21 ans qui rentrait d’une soirée étudiante perdait la vie à la Ferté-Saint-Aubin en subissant le tir du pistolet électrique d’un gendarme. Plus récemment, en septembre 2019 à Tarascon, un homme mourrait des suites de deux coups de pistolet à impulsion électrique lors d’une intervention policière.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait annoncé son intention de généraliser l’utilisation de ces pistolets pour ses forces armées. Outre la dangerosité mortelle de cette arme, électrocuter une personne est un acte de torture pur et simple. En août 2019, un homme était interpellé par la police à Saint-Ouen. Au cours de l’ arrestation, après avoir été étranglé par les policiers, il avait reçu des coups de “Taser” dans les organes génitaux. Des actes de barbarie sans commune mesure.
Les armes de la police, quelles qu’elles soient, peuvent être létales en fonction de leur utilisation. Comme les lanceurs de balles de défense et les grenades, le “Taser” mutile et tue. Les confier à des milices radicalisées, politisées à l’extrême-droite et sûres de leur impunité est le meilleur moyen pour l’État de soumettre et terroriser la population.