La “CRS 8” : une nouvelle force spéciale de “super-flics” pour mater les révoltes


Nouveaux équipements, déploiement rapide, cette nouvelle expérimentation sera appelée à être généralisée


Seulement quelques heures après avoir annoncé une rallonge d’un milliard d’euros supplémentaire sur le budget 2022 de son ministère, Gérald Darmanin officialisait hier la naissance d’une unité spéciale de CRS. Des “super-flics” mobilisables en 15 minutes, 24h/24 et 7j/7.

C’était l’une des mesures phares du ministre. Depuis aujourd’hui la compagnie basée à Briève dans l’Essonne est opérationnelle. Dans la lignée des brigades anti-criminalité, Compagnies d’Intervention, détachements d’action rapide et autres voltigeurs des brigades de répression d’action violente, ce peloton nouvelle génération ne manquera pas de terroriser la population dans un pays qui compte déjà plus de 23.000 CRS et Gendarmes mobiles dédiés spécialement au maintien de l’ordre.

Composée de 200 agents surarmés et surentraînés, elle sera dotée de nouveaux équipements. Pour commencer, son rayon d’action ne dépassera pas les 300 km. Mais à terme, place Beauvau, les fonctionnaires imaginent déjà cette force spéciale pouvant se déployer avec leur matériel sur tout le territoire par voies aériennes dans un temps record. D’après le ministère, elle sera «à la fois souple et mobile par son organisation, et permettra d’assurer une grande rapidité d’intervention avec des moyens optimisés. Elle constitue une nouvelle lame au couteau suisse des unités de forces mobiles».

«Si la CRS 8 démontre son utilité et son efficacité, alors il y aura d’autres CRS 8» insistait le ministre. Ces forces d’action rapide auront donc vocation à se généraliser pour écraser rapidement les colères populaires. Elles seront un nouvel outil à disposition du pouvoir dans la guerre contre-insurectionnelle qu’il mène à sa population. La création de cette nouvelle unité de flics était ardemment désirée par le directeur général de la police nationale en personne, Frédéric Veaux. Elle doit répondre à une prétendue augmentation des “violences en manifestations” et des “violences urbaines”.

Les mobilisations sociales et les quartiers populaires seront donc en ligne de mire. Des terrains d’expérimentation de nouvelles techniques de maintien de l’ordre. Justifier la création d’une nouvelle force répressive en parlant d’une augmentation de la violence chez la population est un pur fantasme. Pire un mensonge éhonté. Si la violence augmente, c’est bien dans les rangs des milices d’État. Chez ces flics radicalisés à tel point qu’aujourd’hui, en France, on peut perdre un œil, une main ou la vie pour avoir voulu danser.

Avec ces agents de police d’un nouveau genre, Darmanin entérine une nouvelle fois la fuite en avant sécuritaire du régime. Avant une rentrée sociale qui s’annonce agitée, Macron et son gouvernement privilégient encore l’escalade de la violence. Pendant que l’État ferme des lits d’hôpitaux et supprime des postes d’enseignants, il octroie toujours plus de moyens à la police pour mater les révoltes à venir.

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