Le désastre est déjà là : tour d’horizon

Amérique du Nord

La côte ouest coincée sous un «dôme de chaleur». Des records caniculaires inédits et historiques font la une des journaux internationaux. La côte ouest des États-Unis et du Canada font face à des températures dantesques depuis plusieurs jours. À Portland, le 28 juin, le mercure affichait 44,6°C. Des centres de «rafraîchissement» ont été mis à disposition des habitants contraints de se réfugier dans des centres commerciaux climatisés. Au Canada, le bitume et les gaines électriques fondent. Plusieurs centaines de personnes sont décédées de «mort subite». Particulièrement les personnes âgées vulnérables à ces conditions climatiques. La ville de Lytton en Colombie Britannique était au cœur de l’actualité. Après avoir atteint des niveaux de chaleur inégalés avoisinant les 50° depuis le début de la semaine, des feux de forêt gigantesques se sont déclarés. Acculées par les incendies, les autorités de la ville ont dû la faire évacuer. On apprenait aujourd’hui que Lytton s’était embrasée comme une allumette, la ville est ravagée à 90 % par les flammes.

Russie

Épisode caniculaire et pluies diluviennes. Le cercle polaire étouffe. Les images du satellite du programme européen Copernicus sont alarmantes. En Sibérie, le 20 Juin, les relevés météorologiques faisaient état de températures anormalement élevées. 37°C à Saskylah, 43°C à Govorovo et jusqu’à 48°C près de Verkhojansk. Du jamais vu depuis 1936. La région sibérienne est régulièrement le théâtre de «feux zombies» : des feux qui couvent l’hiver et réapparaissent l’été en raison des fortes chaleurs. À Moscou, après un mois de juin particulièrement chaud avec un pic de chaleur à 34°C, des pluies diluviennes et des vents violents se sont abattus sur la capitale russe. Les moscovites ont été submergés par des torrents de pluies. Les stations de métro ont du être bouclées. Un incendie s’est déclaré dans une centrale électrique à cause de la foudre. Les dégâts sont considérables d’après un reporter sur place. Sur les réseaux sociaux, il raconte : «les infrastructures de Moscou ne sont pas en mesure de supporter les plus de 50 millimètres de pluie qui sont tombés sur la ville aujourd’hui».

Madagascar

Famine climatique. La sécheresse qui sévit depuis plusieurs années sur l’île de Madagascar est en train de créer une situation dramatique. Une sécheresse crée par le réchauffement climatique. 1 million de personnes souffrent de stress alimentaire. Au Sud du pays, 14.000 malgaches sont dans une situation de famine. En trois ans, il n’y a eu aucune précipitations dans la région, pas une seule goutte de pluie. Dans ce pays pauvre où la majorité des personnes dépendent de l’agriculture pour survivre, le manque d’eau est une véritable catastrophe.

France

Les Vosges et la Haute-Saône engloutis sous un orage de grêle. Le 29 juin l’Est de la France a été frappé par un phénomène orageux d’une rare violence. Plus de 80 centimètres de grêlons se sont accumulés dans certaines villes provoquant par endroit des inondations. Une ligne électrique et des routes ont été endommagées et plusieurs récoltes ont été détruites. Le climatologue Robert Vautard, invité sur France Info disait déjà en juin 2019 : «Les conditions météo qui amènent à ces phénomènes orageux en général sont amenées à se répéter, surtout avec l’augmentation des températures qui permet d’avoir plus de vapeur d’eau dans l’atmosphère et plus de précipitations par conséquence. Les phénomènes violents arrivent déjà plus souvent».

Le rapport du GIEC

Le dernier rapport des experts sur le climat nous annonce un futur cataclysmique. Un réchauffement global de +2°C constituerait un point de non-retour pour la fonte des calottes glaciaires de l’Antarctique de l’ouest et du Groenland. Cette fonte provoquerait à elle seule une hausse du niveau de la mer de 13 mètres, avec des conséquences effroyables. Une vingtaine de mégalopoles sont directement menacées par la montée des eaux dont New-York, Miami, Calcutta, Rio de Janeiro, Abidjan, Osaka ou encore Bangkok. Un tel scénario entraînerait d’importants déplacements de populations.

En 10 ans, une baisse de la production des principales cultures

D’ici les années 2050, 80 millions de personnes supplémentaires pourraient souffrir de la faim dans le monde. Le réchauffement climatique aurait aussi un fort impact sur les inégalités. La multiplication des catastrophes qu’il engendre pourraient priver plusieurs millions de familles de leurs moyens de subsistance.

Avec une augmentation de la température de +2°C, plus de 130 millions personnes à travers le monde risquent de basculer dans un état de pauvreté extrême. Ce chiffre se rajouterait aux 730 millions d’êtres humains vivant déjà dans des conditions de vies misérables, victimes du capitalisme mortifère.

Enfin, comme nous le montre la triste actualité de ces derniers jours, les scientifiques prévoient que 420 millions d’habitants de la planète pourraient être menacés par des épisodes caniculaires. D’ici 2030, une personne sur deux manquera d’eau. 17 pays seront en état de stress hydrique et le rapport annonce que la banque mondiale a estimé à plus de 140 millions le nombre de réfugiés climatiques dans les prochaines années.

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