Que tout continue ainsi, voilà la véritable catastrophe
Chaleurs caniculaires, méga-feux, phénomènes météorologiques de plus en plus violents. Ces dernières semaines, les tristes actualités ne nous ont pas épargné.es. Le réchauffement de la planète s’accélère, au même rythme que la course effrénée au profit. L’ultra-libéralisme est un catalyseur de réaction cataclysmique. A l’heure où les forêts brûlent, le modèle de production capitaliste n’est qu’une ineptie. Le désastre est partout. Les espèces disparaissent les unes après les autres. Les entreprises polluantes enregistrent des bénéfices records. Dans le même temps, les « accidents » industriels se multiplient, occasionnant des dégâts environnementaux irrémédiables. Retour sur la série de catastrophes de ces dernières semaines qui mettent en exergue les ravages d’un monde froid, sans vie où le profit n’est plus que jamais la seule boussole.
Golfe du Mexique
Un incendie sous-marin s’est déclaré sur un pipeline reliant une plateforme pétrolière exploitée par la société Pemex. L’histoire du groupe pétrolier est parsemée de scandales de corruption et de catastrophes. En 2019, l’explosion d’un de leurs oléoducs faisait plus de 100 morts à Tlahuelilpan au Mexique. Ce vendredi 3 juillet, c’est suite à la rupture d’un gazoduc qu’un gigantesque « œil de feu » s’est formé à la surface de la mer.
Plusieurs navires ont déversé des trombes d’eau sur l’océan littéralement en flamme pendant plusieurs heures. Pour maîtriser l’incendie, le groupe pétrolier aurait utilisé de l’azote. Un désastre de plus pour un écosystème marin déjà fragilisé par la sur-captation de CO2.
D’après une enquête du Guardian, Pemex est classée parmi les 20 entreprises ayant le pire bilan au monde en termes d’émission carbone. La société est aussi la plus polluante d’Amérique latine contribuant quasiment à 2% des émissions totales à effet de serre dans le monde. Un chiffre énorme pour une seule et même compagnie.
Roumanie
Toujours ce vendredi, une plateforme située au bord de la mer Noire a pris feu. L’explosion dans la raffinerie a tué un ouvrier et en a blessé cinq autres dont un grièvement. Le panache de fumée noire s’est élevé à plusieurs centaines de mètres sous le regard médusé des touristes venus barboter dans l’eau. Situé à une quinzaine de kilomètres de la principale station balnéaire de Mamaia, les autorités ont invité les habitant.es de la zone à fermer les fenêtres. Suffisant pour protéger des retombées hautement toxiques ? Rien n’est moins sûr.
Dans les années 2000, cette raffinerie, la plus grande de Roumanie, avait fait l’objet d’une procédure pénale pour évasion fiscale, blanchiment et fraude avant d’être placée sous séquestre en 2016. Décidément.
Azerbaïdjan
Autre mer, autre explosion. Dans la mer Caspienne, une gigantesque explosion a eu lieu cette nuit près d’un champ gazier au large de Bakou. Les causes de l’accident restent pour le moment inconnues. À suivre.
Chine
« Incident » nucléaire dans L’EPR de Taishan en mai dernier. Un EPR – réacteur nucléaire de troisième génération – construit et livré par EDF. Une fuite de gaz rares, comme le Xénon et le Krypton, s’est déclarée au sein du réacteur. Problème, « Plutôt que d’appliquer des seuils qui auraient dû conduire à arrêter le réacteur, l’État Chinois a choisi d’augmenter les seuils admissibles pour permettre au réacteur de continuer à fonctionner ».
Un scénario à la Tchernobyl a été dans un premier temps imaginé avant que l’incident soit maîtrisé. Un choix qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques. De son coté EDF reconnaît qu’il y a eu un incident mais que la situation est sous contrôle. La réputation de cette technologie dangereuse était déjà extrêmement mauvaise. Nul doute que cet accident viendra d’avantage la ternir.
En France, championne du monde du nucléaire, ce type « d’incidents » sont fréquents. Mais vous n’entendrez jamais parler de ça dans les grands médias. Avec un parc de plus de 56 réacteurs, nous vivons sur une véritable bombe à retardement.
États-Unis
Le 14 juin, une usine Lubrizol prend feu à Rockton. Les images d’une épaisse fumée noire traversant le ciel de cette petite ville de L’État de l’Illinois font froid dans le dos. Elles rappellent terriblement celles de Rouen en 2019. L’entreprise, nommée Chemtool, fabriquait comme l’entreprise rouennaise des huiles et des lubrifiants pour l’industrie. Il est aujourd’hui difficile de mesurer précisément l’impact d’un tel incendie sur la santé des habitant.es et sur l’environnement. Peut-être dans 5 ou 10 ans quand les premiers cancers apparaîtront.