Avant-goût du futur : inondations meurtrières en Allemagne et en Belgique
Depuis Mercredi, des intempéries particulièrement violentes et meurtrières frappent une partie de l’Europe de l’Ouest. L’Allemagne et la Belgique sont touchées par des pluies torrentielles. De nombreux cours d’eau sont en crue. Avec le réchauffement climatique les européens seront confrontés dans les prochaines années à des phénomènes météorologiques de plus en plus extrêmes :
Allemagne
Dans la région de Rhénanie, d’importantes précipitations ont provoqué des coulées de boue abondantes. Des villes et des villages ont littéralement été dévastés. Près de Cologne, dans la commune de Erftstadt-Blessem, un glissement de terrain a emporté des maisons. Sur les chaînes d’informations, les images du chaos ambiant tournent en boucle. Des carcasses de voitures charriées par les flots et les habitions détruites dont certaines d’entre-elles ont tout bonnement disparues, témoignent de la violence de la catastrophe. Le bilan humain est lourd. Plus de 100 morts et des dizaines de personnes sont toujours portées disparues. Du jamais vu depuis plus de 20 ans.
Belgique
Dans la province Liégeoise, les récits sont aussi désastreux. La rivière de la Meuse déborde de toute part. A Liège, les rues sont impraticables et les tunnels sont submergés. Le bourgmestre de la ville a conseillé aux habitants de quitter la ville. La météo est tellement critique que l’intervention des services de secours est parfois impossible. Les médias rapportent les mêmes scènes de désolation qu’en Allemagne.
Vendredi, 41.000 foyers étaient toujours privés d’électricité. De nombreuses infrastructures ont été endommagées. Là aussi, des glissements de terrain ont provoqués des ruptures de canalisations entraînant une contaminations de l’eau potable. Pour le moment, la presse locale fait état de 23 décès. D’autres inondations importantes ont aussi affectées la Meurthe-et-Moselle dans l’Est de la France ainsi que le Luxembourg ou les Pays-Bas où plusieurs quartiers de Maastricht ont dû être évacués.
Le dérèglement climatique en cause
Ces phénomènes climatologiques violents sont amenés à se renouveler à intervalles plus fréquents. Et les activités humaines sont directement mises en cause : d’après une étude parue dans Nature Communications, « Les émissions de gaz à effet de serre, jouent un rôle déterminant dans la survenue de précipitation extrêmes. » Elles entraînent le réchauffement de la température globale, ce qui a pour conséquence directe d’augmenter la vapeur d’eau présente dans l’air et donc des précipitations. Selon Gavin Madakumbura, « le fait que le réchauffement du climat entraîne des précipitations plus violentes peut sembler contre-intuitif. Le changement climatique peut pourtant « non seulement rendre les endroits plus secs, mais également intensifier les précipitations ».
Faut-il s’étonner du désastre en cours ? Dès 1990, le premier rapport officiel du GIEC annonçait précisément ce qui se déroule actuellement : « L’effet de serre accentuera les deux extrêmes du cycle hydrologique (…) avec des pluies abondantes ». Son ancien vice-président, Jean-Pascal van Ypersele, rappelle, las : « On ne peut pas dire qu’on n’a pas été avertis. Avant même que le Giec n’existe, les experts tirent la sonnette d’alarme depuis tellement longtemps et sont si peu écoutés. On les invite un peu comme aujourd’hui, quand il y a une catastrophe. »