La scène a été abondamment médiatisée : pour prendre un train, désormais, des agents précaires recrutés par la SNCF sont chargés d’accrocher des bracelets bleus aux poignets des passagers disposant d’un Pass Sanitaire. Un dispositif de marquage individuel qui complète le scan de QR code. Certes, la mesure est déjà utilisée dans certains événements commerciaux comme les festivals, mais à présent c’est la société entière qui devient une «fan zone» ou un festival hermétiquement clos.
À Nantes, la police a commencé à faire des descentes dans plusieurs établissements du centre-ville pour contrôler les Pass sanitaires et les cartes d’identité des clients. Ainsi, pour «faciliter la vie» des touristes, la Mairie de Nantes a décidé d’utiliser le même dispositif que la SNCF. Les sites du Voyage à Nantes mettent un bracelet aux poignets des visiteurs une fois le pass scanné, pour leur permettre «d’entrer dans différents lieux sans avoir à représenter leur pass sanitaire dans la journée. Un laissez-passer sur tous les sites».
La mesure, mise en place en un temps record, a de quoi interroger : on imagine qu’elle peut être vite généralisée à de nombreuses activités, instaurant un monde divisé entre celles et ceux qui auront leur bracelet, et celles et ceux qui n’en auront pas. Ce dispositif semble, par ailleurs, facilement falsifiable pour le moment, et complique la vie des travailleurs. Un employé du Voyage à Nantes nous confie : «c’est chronophage pour les collègues et source de tensions avec les visiteurs».