Ce samedi 11 septembre, grand soleil, rendez-vous traditionnel suivi du défilé habituel. Partis de la croisée des trams, plusieurs milliers de manifestants et manifestantes ont, de nouveau, pris les rues. En tête, des musiciens installent une bonne ambiance, un accordéoniste entonne «Bella Ciao» rue Crébillon, quelques affiches sont collées, il y a quelques huées bon enfant devant la mairie qui a pris la décision ignoble d’obliger les associations à contrôler le pass sanitaire lorsqu’elles distribuent de la nourriture, un nouveau numéro de la «gazette des terrasses» circule, une banderole «macronavirus à quand le vaccin ?» fait son apparition, il y a un apéro souriant…
Bref, une manifestation tranquille et sympathique. Mais y-a-t’il une montée en puissance capable de faire céder le gouvernement ? Un danger pour le pouvoir ?
«La violence discrédite les manifs» entend-t-on depuis des décennies. Pourtant, ces deux derniers mois, en plein été, des centaines de milliers de personnes sont dans la rue sagement. Il n’y a pas l’ombre d’une action directe. Et le gouvernement n’en a absolument rien à faire. Cela n’a même pas empêché les médias de discréditer la mobilisation. Le mouvement est devenu inaudible, car dans de nombreuses villes, la gauche a piteusement abandonné la rue à l’extrême droite sur une question fondamentale : celle des libertés.