Le gouvernement aimerait interdire toute critique des forces de l’ordre : chronique littéraire
Lors de la fête de l’Huma, pendant un concert, le public a chanté «tout le monde déteste la police». Slogan classique des manifestations depuis 2016. L’apprenti fasciste Gérald Darmanin s’est encore fâché tout rouge en exigeant que «les partis dits de «gauche» participant à la fête de l’humanité condamnent fermement les propos injurieux contre la police de la République.» Il y a une semaine, c’est un festival antifasciste à Lyon qui était ciblé par les autorités pour la même raison.
Au rythme où l’on va, ne pas consentir à être le paillasson des barbares en uniforme sera bientôt interdit. Pourtant, l’histoire nous montre qu’à chaque époque, la détestation de la police est un signe de vitalité chez les esprits en bonne santé.
Pour la culture générale, voici quelques citations classées par ordre chronologique. La flaque de morve au gouvernement va-t-il poursuivre post-mortem ceux qui ont écrit ou prononcé ces phrases pour «outrage» ?
«Ce gouvernement, je le caractérise d’un mot : la police partout, la justice nulle part.»
Victor Hugo, 1851
«On n’a point oublié cette récente et lamentable affaire : à l’autopsie, on trouva la boîte crânienne d’un sergent de ville vide de toute cervelle, mais farcie de vieux journaux. L’opinion publique s’émut et s’étonna de ce qu’elle jugea une macabre mystification. Nous aussi, nous sommes douloureusement émus, mais en aucune façon étonné. Nous ne voyons point pourquoi on se serait attendu à découvrir autre chose dans le crâne du sergent de ville que ce qu’on y a en effet trouvé.»
Alfred Jarry, 1901
«Police : a toujours tort»
Gustave Flaubert, 1913
«Descendez les flics, camarades, descendez les flics Plus loin plus loin vers l’ouest où dorment les enfants riches […]Que ta fureur balaye l’Élysée […]Un jour tu feras sauter l’Arc de triomphe, prolétariat connais ta force, connais ta force et déchaîne-la»
Louis Aragon, 1931
«Les bruits des plaques d’égout sautant sur la gueule des flics tailleront dans le ciel autant de bleu qu’il en faut pour la tête de la plus jolie femme du monde»
Benjamin Péret, 1934
«La plus belle sculpture / C’est le pavé de grès / C’est le pavé cubique / Le lourd pavé qu’on jetteSur la gueule des flics»
Maurice Blanchard, 1934
«La morale commence là où s’arrête la police»
Alain, 1938
«Si je préfère les chats aux chiens, c’est parce qu’il n’y a pas de chat policier».
Jean Cocteau, non datée.
«Lorsqu’il s’agit de rosser les cognes, tout le monde se réconcilie […] En voyant ces braves pandores, être à deux doigts de succomber, moi, j’bichais car je les adore, sous la forme de macchabées»
George Brassens, 1952.
«Mais j’peux pas m’empêcher/Quand j’vois un flic passer/De penser qu’il f’rait bien à la morgue/Mais j’peux pas m’empêcher/D’avoir envie d’l’aider/A passer d’l’aut’côté du fossé»
Boris Vian, 1954
«La question n’est pas de savoir pourquoi il y a des gens qui jettent des pierres sur la police, mais de savoir pourquoi il y en a si peu».
Wilhelm Reich, apocryphe
«Je ne suis pas contre la police; J’ai juste peur d’eux».
Alfred Hitchcock
«La rue s’déshabille /Les pavés s’entassent /Et les flics qui passent /Les prennent sur la gueule»
Léo Ferré, 1969
«Si les policiers n’étaient pas bêtes, ils ne seraient pas des policiers»
Charles De Gaulle, non datée
«Le portait du policier type : une intelligence bien en dessous de la moyenne, mais avec des éclairs d’imbécillité»
Michel Audiard, 1972
«Pour m’endormir, je compte le nombre de flics à qui je flanque mon coup de poing dans la gueule».
Eric Losfeld, années 1970
«La France est un pays de flics, à tous les coins d’rue y en a cent, pour faire régner l’ordre public, ils assassinent impunément…»
Renaud Séchan, 1975
«J’fous plus les pieds dans une manif sans un nunchak’ ou un cocktail […] Plus de slogans face aux flicards, mais les fusils, des pavés, des grenades !»«Moi, j’crache dedans, et j’crie bien haut, qu’le bleu marine me fait gerber»
Renaud Séchan, 1980
«Quand vous voyez un flic dans la rue, c’est qu’y a pas de danger. S’il y avait du danger, le flic serait pas là».
Coluche, années 1980
«Si tu leur réponds, il y a outrage. Si tu résistes, il y a rébellion. Si tu prends la foule à témoin, il y a incitation à l’émeute».
Maurice Rajsfus, rescapé de la rafle du Vel’d’Hiv
«La société est bien foutue. Ils mettent des uniformes aux connards pour qu’on puisse les reconnaître».
Albert Dupontel, 1996
N’hésitez pas à nous aider à compléter cet exercice historique et littéraire.
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