Art bourgeois ou réactionnaire, seuls les Gilets Jaunes auront fait de l’Arc de Triomphe un art populaire

1806 : Napoléon réclame la construction d’un Arc de Triomphe
L’Empereur veut un monument qui commémore ses victoires militaires, comme sous l’Empire romain. Dans sa mégalomanie criminelle, l’Empereur met l’Europe à sac, des millions de personnes meurent dans les guerres de l’Empire. La première pierre en forme de bouclier est posée le jour de l’anniversaire de Napoléon. Le monument sera terminé en 1836 sous le règne du roi Louis-Philippe.
Il s’agit de perpétuer le souvenir des victoires des armées françaises, on envisage même de mettre au sommet un aigle colossal, symbole impérial, ou Napoléon sur une sphère. Bref, l’Arc de Triomphe n’est pas un «symbole français», ni même «républicain» : c’est un monument réactionnaire et militariste au cœur du quartier le plus privilégié de Paris. Un Arc que des générations de révolutionnaires ont rêvé de déboulonner depuis près de 2 siècles.
2021 : 25.000 m² de polypropylène entourent le monument
L’Arc de Triomphe emballé dans un sac plastique géant. Une œuvre souhaitée par l’artiste contemporain Christo, qui a construit sa notoriété sur des bâtiments empaquetés. Coût de l’opération : 14 millions d’euros. L’intégralité de la somme est financée par le fruit d’une vente aux enchères appartenant à l’artiste, nous rassure-t-on.
«Les grilles de protection du chantier en cours seront retirées pour permettre gratuitement au public de venir, de voir et de toucher l’œuvre d’art». Gratuitement, comme s’il était envisageable de faire payer pour ça… «Incroyable», «original», voire «magnifique» s’extasie-t-on dans un certain milieu. Une conception hors de prix, visuellement discutable, qui s’approprie l’espace public : de l’art bourgeois.
2018 : une fois dans son histoire, l’Arc de Triomphe a été chahuté par une expression brute
Le 1er décembre 2018, l’onde de révolte des Gilets Jaunes bouleverse le pays. Des centres commerciaux sont bloqués, des milliers de ronds-points occupés, des aéroports envahis, une préfecture et un péage brûlent. Et à Paris, une vague populaire fait voler en éclat l’énorme dispositif policier. Les Gilets Jaunes ont pris les Champs Élysées, les quartiers les plus luxueux du pays sont pris d’assaut.
Une fois la police repoussée, des dizaines de personnes envahissent l’Arc, certains montent jusqu’au sommet. Un moulage représentant le «Génie de la guerre» a le visage cassé : l’œil brisé, allégorie involontaire des mutilés par la police. Et surtout, le monument est recouvert de nombreux tags, notamment celui resté célèbre : «les Gilets Jaunes triompheront» ou «pas de guerre entre les peuples, pas de paix entre les classes».
Une contribution spontanée qui provoque des hurlements de toute la presse et de la classe politique. Macron viendra même au chevet de l’Arc de Triomphe, et les outrages seront effacés au plus vite par les karchers de la ville. Art populaire.
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