La France a signé un partenariat avec l’agence qui a développé ce robot autonome chargé de surveiller et punir les habitants
Il s’appelle «Xavier», c’est le nom d’un petit robot-flic, une machine techno-sécuritaire. Xavier est la dernière innovation dans la Cité-État de Singapour, chargée de réprimander «les mauvais comportements» des passants, n’hésitant pas à distribuer des amendes à la pelle aux contrevenants.
Doté de caméras à 360°, capable de voir dans la nuit, ce robot policier est en contact permanent avec les agents de la ville, et peuvent communiquer en temps réel les infractions constatées. Avec une voix synthétiques, ils doivent aussi «sensibiliser» le public sur ces comportements dits «indésirables» en diffusant des messages pré-enregistrés : «Veuillez ne pas fumer dans les zones interdites telles que les passages couverts», «Veuillez garder un mètre de distance, ne vous regroupez pas à plus de cinq personnes s’il vous plaît». Extrêmement invasif et intrusif.
Les robots roulants Xavier sont testés depuis plusieurs semaines. Infatigables, œil omniscient au cœur de la mégalopole, les robots patrouilleurs ont notamment été déployés dans un centre commercial et une résidence au mois de septembre à la recherche des «comportements sociaux indésirables». Ce «bijou» technologique est développé par des agences publiques basées à Singapour. Notamment la Home Team Science and Technology Agency (HTX) avec qui la délégation ministérielle française «aux industries de sécurité et à la lutte contre les cybermenaces» – la Demisc – a signé un partenariat administratif de cinq ans en avril 2018.
La France, est le seul pays partenaire de la cité-État en matière de techno-sécurité. Le ministère de l’intérieur, très sensible au développement des technologies de reconnaissance faciale, suit de près la situation singapourienne et ses stratégies à l’œuvre en matière de surveillance. Une preuve supplémentaire des velléités de l’État français pour développer des outils à même de contrôler sa population. Préoccupant dans une période où le gouvernement Macron tente de se doter d’un arsenal législatif pour imposer sur le territoire son appareil techno-policier. La loi Sécurité Globale ou la toute dernière loi sur l’usage des drones en sont les sinistres exemples.
À Singapour, cette nouvelle arme vient s’ajouter à la liste déjà bien fournie de technologies de surveillance présentes sur l’île. Les dispositifs y sont nombreux. Plus de 90 000 caméras policières et des logiciels de reconnaissance faciale cachés dans les lampadaires peuvent traquer et identifier n’importe quel résident au sein d’une foule. Chronique d’une dystopie du temps présent.