Il y a 16 ans : Zyed et Bouna meurent en voulant fuir la police, vague de révolte dans les quartiers

C’était il y a 16 ans jour pour jour en banlieue parisienne. Le 27 octobre 2005, à Clichy-sous- Bois, Zyed Benna, 15 ans et Bouna Traoré, 17 ans rentrent chez eux après un match de football. Sur la route, une patrouille de flics les prend en chasse. Ils rentrent sur un site EDF.

Les policiers voient la scène, l’un d’entre eux dit à ses collègues : «je donne pas cher de leur peau». Les deux adolescents seront retrouvés morts dans un transformateur électrique. Morts pour avoir voulu se cacher de la police qui les poursuivait sans raison. Acte banal d’harcèlement policier du quotidien qui se terminera en drame absolu.

La mort horrible de Zyed et Bouna et le tir d’une grenade lacrymogène dans une mosquée, couplée à la surenchère provocatrice de la police et de son ministre de l’intérieur, Nicolas Sarkozy déclenchent une vague de révolte sans commune mesure dans l’histoire récente. Des émeutes généralisées sur tout le territoire embrasent les quartiers populaires. Des milliers de voitures et des dizaines de bâtiments partent littéralement en fumée. De sérieux affrontements ont lieu avec les forces de l’ordre chaque nuit.

La situation devient incontrôlable pour les pouvoirs publics.Le gouvernement a peur. Il déclare l’état d’urgence. La répression sera terrible : plus de 3000 arrestations, une justice d’exception et des peines de prison très lourdes viennent mater la révolte.

Après ce soulèvement réprimé, les dirigeants décident de ne rien changer. Les mêmes politiques économiques et répressives continueront à marginaliser les quartiers. Les fils et filles d’immigrés subiront les mêmes violences d’État. Pire encore, en 2007, Sarkozy est élu Président de la République. La police sera dotée d’un tout un nouvel arsenal de répression. Les logiques racistes et sécuritaires continueront à se durcir. En 2015, les policiers mis en cause dans la mort des deux adolescents sont relaxés.

16 ans après, la militarisation galopante de la police suit son cours. Le racisme d’État s’exerce toujours plus fortement contre les jeunes noirs et arabes. Des pans toujours plus larges de la population sont victimes de violences policières. Les lois sécuritaires et liberticides se sont multipliées. La police radicalisé s’autonomise d’avantage. Le ministre de l’intérieur est d’extrême droite et un pétainiste qui promet la guerre civile dans les quartiers se voit au second tour de la présidentielle.

16 ans après les médias relaient encore les mensonges policiers. La justice exonère toujours les flics violents. L’impunité policière est la norme, encore…


Pas de Justice, Pas de Paix.


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