À la fac de Nantes : une action contre la précarité menstruelle


«C’est incroyable tout ce qu’on peut faire quand on réfléchit, s’organise et se mobilise ensemble»


Jeudi dernier, le 25 octobre, des centaines de personnes se pressent devant des stands de l’association écologiste Petits Pieds Nantais”, devant le pôle étudiant, à l’université. Des bénévoles y distribuent des culottes menstruelles gratuitement. Quelques semaines plus tôt, l’association annonçait que ces culottes réutilisables seraient offertes pour des personnes boursières de l’université. L’idée ? Allier le social et l’écologie.

Cette file importante, dès midi et dans le froid pour récupérer des outils de première nécessité rendus exceptionnellement accessibles est révélatrice. Au total, ce sont les 400 culottes menstruelles, 1500 serviettes réutilisables et une centaine de «cup» menstruelles qui sont écoulées en moins de deux heures. Si les organisatrices et organisateurs de cet événement ont pu dire leur fierté de voir ce projet aboutir, l’affluence renvoie à la réalité de la précarité menstruelle spécifiquement étudiante.

Par cette initiative, le sujet est mis en lumière à Nantes, en l’associant à l’écologie. S’il n’y a pour l’instant pas de distribution prévue prochainement, Petits Pieds Nantais souhaiterait réunir les fonds nécessaires pour pouvoir répondre aux demandes qui n’ont pu être satisfaites.

Une étudiante venue récupérer des protections témoigne : «J’ai facilement des problèmes de peau pour un rien, alors mettre des produits chimiques au niveau de ma vulve c’est bof. Je me suis donc penchée sur des protections plus naturelles (culotte menstruelle, serviette lavable…) mais quand j’ai vu le prix je me suis arrêtée nette. Sans cette distribution, je pense sincèrement que j’aurai continué à me servir de serviettes hygiéniques nocives».

On estime qu’en France 30% des personnes menstruées ont déjà été confrontées à la précarité menstruelle et que 2 millions en seraient victimes à l’heure actuelle. Le coût des dépenses liées uniquement aux protections au cours d’une vie seraient de plus de trois SMIC, en excluant toutes les dépenses annexes telles que les anti-douleurs, et jours de salaires perdus suite à un arrêt. Une inégalité sociale, sanitaire et de genre rarement évoquée.

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