«GO CRS» : auteur de multiples violences, couvert par la justice et récompensé par le pouvoir

Il avait tabassé, de dos, Mélanie, qui manifestait lors d’une manifestation de Gilets Jaunes en avril 2019. Dominique Caffin, commandant de CRS, est relaxé ce jeudi 15 décembre. La justice estime qu’il avait un usage «nécessaire et proportionné» de la force.
Pourtant les faits sont accablants et injustifiables : une vidéo montre l’intégralité de la scène de violences. Des CRS chargent en hurlant. Parmi eux, le chef se détache du peloton en courant matraque en l’air, et cogne brutalement Mélanie, qui se trouvait sur son passage, dos à lui. Il frappe de toute ses forces sur la tête de Mélanie qui s’effondre immédiatement au sol. Avant d’être enjambée par les CRS qui continuent de charger alors qu’elle est inanimée par terre. Mélanie gardera des séquelles et un traumatisme psychologique.
Qui est ce policier ultra-violent et protégé par les autorités ? Dominique Caffin s’illustre par sa brutalité depuis des années. Il est même repéré dans les cortèges parisiens, et surnommé «GO CRS», car il porte sur sa tenue les lettres «GO» pour «groupement opérationnel». Militariste, cogneur, il a été promu ces dernières années : sur le terrain, il commande plusieurs compagnies, soit des centaines de policiers, et a exercé de hautes responsabilités durant le mouvement des Gilets Jaunes.
Il a été repéré un soir de victoire du PSG, en 2017, sur les Champs Élysées : une vidéo le montre, matraque en main, courir à toute vitesse en tabassant les fêtards au hasard. En 2016, il est présent sur de nombreuses images, chargeant en première ligne, avec un zèle particulier contre les manifestants opposés à la Loi Travail, et frappant avec une brutalité inouïe, y compris des personnes au sol. C’est encore Dominique Caffin qui expulse violemment l’université de Tolbiac occupée en 2018 par des étudiants et étudiantes. Le 1er décembre 2018, lors de l’horrible tabassage de Gilets Jaunes pris au piège dans un Burger King à Paris : il est encore là !
Un bon petit soldat du macronisme. Non seulement aucune sanction n’a été prise ni aucune enquête sérieuse à son encontre, mais Dominique Caffin est même récompensé par le pouvoir : le 3 mai 2012 de l’ordre du mérite, le 14 juillet 2018 de la Légion d’honneur et le 16 juin 2019 de la médaille de la sécurité intérieure «destinée à récompenser les services particulièrement honorables notamment un engagement exceptionnel (…), et des actions revêtant un éclat particulier».
Dans le cadre des violences contre Mélanie, la justice avait tout fait pour étouffer l’affaire depuis avril 2019 : le parquet avait notamment tenté de classer la plainte. Lors de l’audience, Dominique Caffin est venu à la barre en uniforme, avec ses décorations, comme pour justifier ses actes. Cette relaxe, malgré des preuves évidentes, est donc le couronnement d’un système de violence et d’impunité.
Lors du verdict, Mélanie, originaire d’Amiens, a fondu en larme. Ses camarades ont quitté la salle d’audience en criant «Pas de justice. Assez !» Des larmes de rage.
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