Nantes : des milliers de personnes contre le Pass Vaccinal


Pluie et confusion



Samedi 8 janvier à Nantes. Difficile d’avoir une plus mauvaise météo pour une manifestation. Humidité maximale, averses continues, bourrasques froides et même le début d’une tempête en fin d’après-midi. Un temps qui a rendu le centre-ville quasiment désert. Pourtant, plusieurs milliers de personnes se sont réunies à partir de 14h pour les libertés.

Derrière une banderole «Emmerdons Macron», le cortège s’est élancé Cours des 50 Otages, puis rue du Calvaire, pour une fois accessible. Quelques feux d’artifice sont rapidement tirés pour accompagner des fumigènes. Il y a de la tension dans l’air. Une altercation a lieu pour faire retirer une étoile jaune portée par une manifestante. Des policiers sont chamaillés. L’ambiance se détend et s’échauffe rue Boileau. Le cortège de tête, plutôt conséquent, se dirige vers la préfecture en passant par Bouffay. Mais il apparaît que la manifestation a été scindée en deux.

Cet été déjà, un collectif de «drapeaux blancs» et de «masques blancs» avait opéré ainsi. Ce collectif poreux aux idées d’extrême droite travaille en étroite collaboration avec la police. Ils sont en lien avec un agent des services de renseignement, et en contact avec la préfecture. Ces gens sabotent systématiquement chaque action potentielle, et travaillent à isoler les oppositions concrètes aux Pass sanitaire et vaccinal. Leur but est de garder ce mouvement inutile et inoffensif, tout en protégeant l’extrême droite. Cet été, ils avaient saboté l’envahissement de la gare en détournant des milliers de manifestants vers d’autres rues au moment opportun. Ils ont fait de même ce samedi, à tel point que de nombreuses personnes ont cherché le cortège anticapitaliste, n’ayant pas compris qu’elles avaient été manipulées par les «masques blancs».

Premières lacrymogènes tirées devant la préfecture. Le cortège repart pour faire le lien avec le reste de la manifestation. Rencontre à Bouffay, aux cris de «tous ensemble». Tout le monde est trempé. Le défilé file vers la gare. Des affrontements ont lieu, la police tire beaucoup de grenades. Nouvelles salves de gaz à Feydeau. Il est près de 17h et les forces de l’ordre veulent sonner la fin de partie. Certaines personnes jouent les prolongations, une femme est plaquée au sol et violentée. Les rues scintillent de gyrophares.

Il y avait donc beaucoup de monde dans les rues, une mobilisation comparable aux manifestations de l’été dernier. Plusieurs milliers à Nantes, et des centaines de milliers dans le pays. Mais cela ne sera pas suffisant. Sans détermination, sans blocage de l’économie, sans mise en cause des lieux de pouvoir, le gouvernement continuera à avancer à marche forcée vers le contrôle numérique total de la population. Pour avancer, il est urgent d’isoler les groupuscules qui travaillent à maintenir l’ordre avec l’aide de la police, et de refuser tout compromis avec l’extrême droite.
À suivre.


Images : Oli Mouazan, Emi, n1n1psyko, NR

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