Et si on arrivait à faire reculer Darmanin ?
Amis proches ou inconnus, élus et anonymes, reporters indépendants, médias, associations, collectifs, syndicats, lecteurs et lectrices… nous avons reçu des soutiens innombrables ! Cette solidarité est inattendue, elle est aussi incroyable que réjouissante. Le pouvoir espérait mettre en scène la dissolution de notre média pour terroriser tous les autres. Il imaginait nous écraser facilement, en faire une simple formalité, un exemple. Il n’a réussi qu’à déclencher une vague de soutien et de protestation comme nous n’en avons jamais vue autour de nous.
Nous n’avons pas assez de mots pour vous remercier suffisamment. Cela montre que nous sommes nombreux, que vous êtres nombreux. Il reste encore du monde qui ne se résigne pas à subir un paysage médiatique dominé par la droite extrême et l’extrême droite. Ni à voir les milliardaires s’accaparer le débat public. Nous sommes encore beaucoup à refuser de baisser la tête face aux intimidations d’un gouvernement de petits managers autoritaires, à ne pas céder aux chantages policiers, à ne pas avaler la propagande néolibérale. A ne pas se résigner au désastre politique, social et écologique en cours, ni à la tristesse ambiante. Il ne manque qu’à se nous retrouver, à faire bloc.
Ce gouvernement arrivé au pouvoir par accident, par chantage, termine son quinquennat comme il l’a commencé : en essayant d’anéantir toute opposition. Du début à la fin, il sera passé en force, aura mis au pas toute pensée divergente. Macron a passé 5 ans à attaquer les libertés, de la répression des Gilets Jaunes à la Loi sur le «séparatisme», de l’état d’urgence sanitaire à la militarisation de la police, de la répression des infirmières à celle des lycéen.ne.s. Il n’a pas hésité à arrêter et blesser des journalistes, ou imposer sa «loi de sécurité globale». Il veut terminer en beauté, en muselant des médias indépendants.
Mais la fébrilité du pouvoir, la nullité du ministère de l’Intérieur et l’ampleur des réactions sont telles que l’on commence à se demander : et si on gagnait ? Et si on faisait reculer Darmanin ? Et si on mettait un coup d’arrêt à la dernière provocation liberticide des gouvernants ? Empêcher la dissolution de notre média pourrait, nous l’espérons, empêcher d’autres menaces contre les médias indépendants. Un camouflet à Darmanin préviendrait alors d’autres attaques.
Où en sommes nous ? À ce jour, nous n’avons reçu aucun document de dissolution administrative pour Nantes Révoltée. Nos avocats ne voient toujours pas comment le ministère de l’Intérieur pourrait nous dissoudre sans s’en prendre frontalement la liberté de la presse, et donc mettre en danger de nombreux médias, y compris dominants. Contacté par Mediapart, le cabinet de Gérald Darmanin n’a toujours pas donné suite aux demandes des journalistes. Affaire à suivre.