Blindés, « tracteurs anti-barricades » et milliers de policiers
À quelques semaines des élections présidentielles, et dans un climat désespérant de soumission généralisée dominé par les «débats» imposés par les médias des milliardaires, la situation sociale pourrait se tendre. Mobilisés par centaines de milliers sur les réseaux sociaux, des anonymes organisent un «convoi des libertés» inspiré du Canada. Parmi les nombreuses revendications, le retrait du Pass vaccinal, le pouvoir d’achat, la colère contre le prix de l’essence, «l’accès à la culture et à la santé» : arrivée à Paris ce weekend, avant de converger vers Bruxelles.
Ce vendredi matin de nombreux convois avec des centaines de véhicules roulent vers la capitale. Des Gilets Jaunes nantais, présents dans le convoi breton évoquent une file de véhicules de plus de 10 kilomètres partis de l’Ouest. Des images du Sud de la France montrent aussi une présence nombreuse qui rappelle celle de l’automne 2018.
En parallèle, depuis quelques jours, le gouvernement tente de terroriser le mouvement. Le ministre de l’Intérieur a annoncé une «grande fermeté». Le Préfet de Paris choisit la tension : il met en scène des réunions stratégiques, présente le dispositif et des véhicules utilisés, diffuse des informations sur les risques encourus en cas de manifestation…
D’ores et déjà, des effectifs importants sont déployés aux péages qui entourent Paris. Et comme en 2018, la gendarmerie se «tient prête à déployer ses véhicules blindés», notamment pour «pousser» des voitures qui bloqueraient des axes routiers, et «participer à du maintien de l’ordre difficile, comme pendant la crise des gilets jaunes». 7200 policiers et gendarmes sont déployés à Paris pendant trois jours. «Des task forces composées de policiers de la préfecture de police, d’unités de forces mobiles, d’engins d’enlèvement ont reçu des consignes de fermeté et pourront se projeter sur d’éventuelles tentatives de blocage». «Dans le cadre du dispositif de maintien de l’ordre mis en place, les BRAV-M sont d’ores et déjà pleinement mobilisées» explique la préfecture.
Quoiqu’on pense de ce nouveau mouvement hétéroclite, il semble déranger le pouvoir à la veille de la présidentielle et pourrait bien remettre sur le devant de la scène des revendications liées aux libertés et au partage des richesses, alors que les thématiques les plus abjectes dominent le débat. Sur la forme, c’est bien le blocage des flux et de l’économie qui dérange profondément le système. La réaction du préfet de Paris le démontre. Mais ces intimidations pathétiques décourageront-elles des personnes prêtes à faire des milliers de kilomètres de façon auto-organisée pour protester ?
À suivre ce week-end.