Grève victorieuse pour les salaires dans l’usine Tipiak près de Nantes


Les “pirates” font céder la direction après trois semaines de grève


Ce mardi 15 février, les salarié-es de l’usine Tipiak Épicerie de Saint-Aignan-de-Grand-Lieu, aux portes de Nantes, mettent fin à trois semaines d’une grève qui portait sur la revalorisation de leur salaire à hauteur de 80€. Ce sera finalement 70€ arrachés à la direction. Cette revendication n’est pas apparue comme une chimère au coin d’un bois : c’est une nécessité. Elle permettra aux employé-es de tenter de faire face à l’augmentation du coût de la vie qui les touche, comme elle impacte la majorité de la population — gaz, électricité, carburant, alimentation, hygiène…

Quand la base réclame légitimement son dû, la direction profite de ses bénéfices dans quelques salons ouatés. Chez Tipiak, les profits ont bondi de 35% pour les actionnaires. Et le PDG Hubert Groues a augmenté son salaire de 8% — soit 40000€ par an — et le comité de direction se voit gratifier de 180€ en plus chaque mois. Dans le même temps, une hausse des salaires de 70€ pour les travailleurs et travailleuses ne représente que 3% d’augmentation. Cherchez l’erreur ! 3% c’est ce qu’ont obtenu les Tipiak de Malville, Saint-Herblain et Pontchâteau suite à une grève de neufs jours.

La direction, condescendante, avait d’abord proposé après trois semaines de blocage, une augmentation des salaires de 70€, en deux fois sur l’année, à la condition de ne revendiquer aucune augmentation en 2023. Le mutisme de la direction au début du mois s’est dissout face à la mobilisation. Mais les grévistes ont refusé ce chantage indigne et ont reconduit le mouvement. Résultat : la direction accorde l’augmentation sans condition.

Cette lutte des pirates de Tipiak, cette détermination des trente-cinq femmes et hommes en grève, face à un patronat hautain, c’est un symbole, comme il en existe partout. Celui du combat pour la justice sociale, la dignité, et la répartition des richesses. Et la rapacité des patrons est le symptôme d’une société malade, le symptôme d’un ulcère capitaliste qui ronge la vie du peuple. La grève, les blocages, la solidarité, la ténacité, l’imagination et toute formes de mobilisations sont des réponses. Plutôt que de négocier les reculs, il est possible de se mettre en mouvement pour exiger l’augmentation des salaires, la baisse du temps de travail, de meilleures conditions au boulot, en attendant la révolution.

Les soutiens ont été nombreux sur le piquet de grève et la caisse de solidarité reste ouverte pour compenser l’impact des trois semaines sans salaire. Au-delà de la solidarité élémentaire, les aides apportées l’ont été aussi aussi pour l’exemple. Car ne nous y trompons pas, derrière la lutte des Tipiak, c’est bien la possibilité d’une lutte victorieuse contre les chefs et les possédants, qui peut en inspirer d’autres.


Le lien vers la caisse de grève : https://www.cotizup.com/pour-les-pirates

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