«Nous sommes le vivant qui se défend»
Bayer-Monsanto. L’entreprise est une parfaite incarnation du capitalisme mortifère.
Monsanto, fondé en 1901 dans le Missouri se lance dans l’agrochimie durant la seconde guerre mondiale, et produit un défoliant appelé « Agent Orange », qui sera pulvérisé massivement durant la guerre du Vietnam et empoisonnera durablement les plantes et les êtres humains. Monsanto crée le fameux RoundUp, puis les premières plantes génétiquement modifiées qui colonisent désormais l’agriculture mondiale et détruisent les sols.
Bayer, entreprise allemande, se lance dans la production d’héroïne au siècle dernier, puis fabrique durant la guerre le Zyklon B utilisé par les nazis dans les chambres à gaz.
Les deux entreprises ont désormais fusionné, une sorte de « noces du diable ». Et un des sièges de cette horreur se trouve à Lyon. Ce samedi 5 mars, une grande mobilisation a eu lieu contre la multinationale dans la ville et ses environs.
Dès vendredi matin, une centaine de faucheur-ses volontaires ont manifesté devant l’entreprise BASF, plus grande entreprise de chimie mondiale, liée à Bayer, dans la commune de Genay près de Lyon, pour protester contre l’agriculture agrochimique. Les manifestant-es ont mimé une hécatombe.
Samedi, jour de la grande mobilisation prévue au cœur de Lyon. Dès le matin plusieurs centaines de personnes ont pris de l’avance sur la manifestation prévue l’après-midi. Une centaine de faucheur-ses volontaires se sont débord posté-es devant l’entrée du site Seveso Bayer-Monsanto de Lima à Villefranche-sur-Saône. Plusieurs centaines de personnes en combinaisons blanches les ont rejoint depuis différentes directions et ont fait tomber des grilles du site pour s’y introduire. Le site a été mis à l’arrêt, mais les forces de l’ordre ont tiré des grenades lacrymogènes. Des véhicules de police ont été tagués. Plusieurs personnes ont été interpellées, et deux blessures par des tirs de LBD ont été signalées.
À 14h, 2000 personnes défilaient depuis la place Valmy contre le géant pharmaceutique et agrochimique. Le dispositif policier était massif et empêchait d’approcher du siège de Bayer-Monsanto. D’une certaine manière, la multinationale était déjà «assiégée», mais par les fores de répression. Des slogans antifascistes et anticapitalistes ont résonné, ainsi que «Agent orange, Zyklon B, on n’oublie pas on pardonne pas». Des tags ont fleuri et des symboles du capitalisme ont été pris pour cible sur le parcours. Des affrontements ont eu lieu en fin de manifestation, sur la Place Valmy. Des drapeaux français et européens ont été décrochés d’une mairie et brûlés, ce qui a focalisé l’indignation des médias aux ordres.
Le désastre est déjà là : le climat se dérègle, les espèces s’effondrent, la pollution augmente. Partout des initiatives pour défendre le vivant et dénoncer les responsables du massacre s’organisent : la rage bien vivante d’une planète mourante. De Lyon à l’Estuaire de la Loire, défendons la nature face au capitalisme assassin.
Images : Rebellyon, Le Progrès, Les soulèvements de la terre…