Ce lundi, la presse rapporte que le local du parti Europe Écologie les Verts (EELV) à Nantes «a été retrouvé dégradé ce matin». Selon les journalistes : «le mot “traîtres” a été tracé à la peinture bleue foncée sur la porte vitrée de la permanence. La vitrine a été brisée à l’endroit où était accrochée une affiche électorale. Les bris de verre masquaient le visage du candidat, Yannick Jadot.»
L’identité des auteurs n’est pas connue. Mais sur les réseaux sociaux comme dans les conversations entendues, les mots rugueux contre le parti Vert, le soir du premier tour des élections présidentielles, étaient nombreux.
Il faut dire qu’Europe Écologie les Verts aura mené une campagne étonnante. Le premier geste du candidat Yannick Jadot aura été de manifester avec des fascistes, dans un cortège du syndicat policier d’extrême droite Alliance. C’était en mai dernier. Depuis, le parti écologiste n’aura pas réellement mené de campagne. En un an, le candidat n’aura pas vraiment haussé le ton contre l’extrême droite omniprésente, ni contre le gouvernement ou le capitalisme qui saccage la planète. Non, le parti Vert a adopté une stratégie singulière : s’en prendre, sans relâche et le plus violemment possible au seul candidat capable d’empêcher Marine Le Pen d’être au second tour.
Au terme de cette non-campagne, Yannick Jadot est apparu hilare, sur les écrans de télévision, peu après les résultats dimanche soir. Le fait de réunir péniblement 4% des voix ne semblait pas le déranger. Un second tour opposant, encore une fois, un banquier autoritaire et une fasciste non plus. Yannick Jadot s’est contenté d’appeler à faire bloc derrière Macron, ennemi de l’environnement, et destructeur de luttes écolos.
Plus troublant encore, le candidat annonçait une cagnotte pour «rembourser la campagne» puisque les frais ne seront pas remboursés. Le site internet était déjà prêt et en ligne alors que les résultats venaient de tomber. Le parti savait donc qu’il ferait moins de 5%. Tout ces éléments incitent à penser que l’objectif unique de Yannick Jadot était de garantir à Macron un second tour confortable. Si tel est le cas, la mission est accomplie.
Ce lundi, la section Europe Écologie les Verts de Nantes, a qui nous devons notamment la superbe carrière de François de Rugy, s’est empressé de porter plainte et de publier un communiqué : «Ces agissements ont vraisemblablement eu lieu pendant la soirée électorale du premier tour de la présidentielle. Ils sont d’autant plus condamnables». Et d’ajouter : «L’extrême-droite fascisante est au second tour et un climat de haine se développe sans retenue».
L’hypothèse est surprenante : pourquoi «l’extrême droite fascisante» qui a accédé au second tour grâce à EELV en voudrait-elle à ses alliés objectifs ? L’identité des auteurs reste néanmoins mystérieuse. Militant EELV déçu par les dérives du parti ? ZADiste mécontent ? Gilet Jaune en colère ? Simple passant écœuré ? La question reste ouverte. Les sièges du PCF avaient également été dégradés durant la campagne dans plusieurs villes françaises.