Face au marché, organisons-nous à la base


Seule la lutte paie : ne comptons pas sur le bloc bourgeois pour nous donner des droits


Cette semaine l’entreprise Deliveroo a été condamnée à l’amende maximum prévue par la loi pour travail dissimulé. Prétendant faire appel à des travailleurs et travailleuses indépendant-e-s le tribunal a estimé qu’il s’agissait d’un «habillage juridique fictif», qu’en réalité les coursiers étaient subordonnés à la plate-forme et que ce procédé a permis au groupe de se soustraire à son obligation de verser des cotisations sociales. L’amende reste finalement faible comparée aux bénéfices faramineux de l’entreprise : pourquoi les patrons se priveraient, puisqu’ils ne risquent pas grand chose ?

Ce qui se dévoile derrière cette affaire, c’est une fois de plus le parasitisme des grandes multinationales, qui prendront tout et ne donneront rien. Autre parasite célèbre : Amazon. On apprend que, malgré un chiffre d’affaire de plus de 51 milliards d’euro, en augmentation de 17%, le siège européen de la firme n’a versé aucun impôt en 2021. Pire, l’entreprise a touché un milliard de crédit d’impôt. Ce tour de passe-passe est rendu possible par un droit fiscal au service des grands groupes, par l’opacité des comptes de ces derniers et par les pratiques abjectes de certain états, ici le Luxembourg.

Alors que nous arrivons bientôt au dénouement de ce pitoyable second tour de l’élection présidentielle, une chose est certaine : aucun des deux candidats n’a l’intention de bouger le petit doigt pour affronter les puissances du capital. Les représentants des intérêts du bloc bourgeois, réfugié derrière des partis politiques allant du libéralisme autoritaire à l’extrême droite fasciste, ont été très clairs : rien de ce qui compte vraiment ne doit bouger.

Il est évident que nous ne devons rien attendre de ce duo présidentiable et que la solution viendra du peuple lui-même et de ses capacités à prendre son destin en main. Le premier syndicat des salariés d’Amazon a vu le jour cette année aux États-Unis, sur fond d’augmentation de plus de 20% des blessures au travail dans les entrepôts du groupe basé à Seattle. Des employé-e-s de Starbucks avaient montré la voie en fin d’année dernière et cette semaine c’est au sein d’Apple que des salarié-e-s ont initié les procédures pour faire naître un syndicat.


Organisons-nous, créons des contre-pouvoirs partout, syndiquons-nous, luttons !


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