Autant d’abstentionnistes et de votes blancs que de votes « barrage »


Macron n’est soutenu que par une petite minorité d’électeurs. Le Roi est nu.


Les chiffres parlent. Dimanche 24 avril, au terme d’une non-campagne, après le débat d’entre-deux tours le moins regardé de l’histoire, 13.656.109 personnes se sont abstenues. 3.018.990 ont voté blanc ou nul. 18.779.641 ont voté Macron pour faire «barrage».

En gros, cela donne 17 millions de votes blancs ou nuls et 19 millions de bulletins Macron. Cela veut dire que presque autant de personnes inscrites sur les listes électorales ont refusé de voter que d’électeurs ayant voté Macron avec un pistolet fasciste sur la tempe.

L’abstention représente 28,01% des électeurs inscrits, un record depuis plus de 50 ans. Et près de la moitié (47%) des gens qui ont glissé un bulletin Macron ont voté pour faire barrage à Le Pen.

Un peu de calcul : Macron est élu par environ 38% des inscrits (en pourcentage du corps électoral) et recueille à peine 19% de votes d’adhésion (la moitié des 38% d’inscrits). Un sondage dit que 63% des Français ne souhaitent pas que le parti au pouvoir remporte les législative.

Malgré tout cela, les dignitaires du régime font la fête et se trémoussent comme des porcs devant les cameras. Le proche de Macron Richard Ferrand, dans un monde parallèle, s’excite sur un score «inédit pour un président réélu sans cohabitation (…). Plus que De Gaulle, plus que Mitterrand !» Le ministre Bruno Le Maire dit sans rire : «Il y a eu un vote d’adhésion à Emmanuel Macron et à sa politique». Ils n’avaient aucune limite. Ils n’en auront aucune.

Dimanche soir, pour la grande cérémonie célébrant la «victoire» du camp Macron, la journaliste du Monde Ariane Chemin raconte un flop crépusculaire. Moins de 3000 soutiens dans une ambiance sinistre, devant 1200 journalistes accrédités. À 22 heures, le Champ-de-Mars était déjà vide. «Lorsque son visage et son score sont apparus sur les écrans, à 20 heures, Macron est resté les bras croisés. Muet» écrit-elle.

Le roi est nu, et cette victoire à un goût de cendres. Il ne pourra se maintenir au pouvoir 5 ans que par un régime autoritaire et extrêmement brutal, en écrasant tous les contre-pouvoirs. Échaudé par la réussite de ce nouveau coup d’État électoral, il ne laissera évidemment pas passer un hypothétique « troisième tour » à l’Assemblée.


Macron l’a montré, il ne comprend que le rapport de force.


Faire un don à Contre Attaque pour financer nos articles en accès libre.

Pour ne rien manquer de nos publications, suivez-nous sur nos réseaux