Chronique caniculaire


Samedi 18 juin. L’été n’a même pas encore officiellement commencé, et la France suffoque. La température avoisine les 40°C sur une grande partie de la France.
Tour d’horizon.


À Nantes le centre-ville, d’habitude très fréquenté le week-end, est quasiment vide cet après-midi. La station météo de Nantes-Atlantique mesure une température de 39,1°C. Dans le centre-ville, sur le bitume, elle dépasse très probablement les 40. Le record de chaleur absolu mesuré à Nantes est de 40,3°C, mesuré en 2019. Mais c’était à la toute fin du mois de juillet, au cœur de l’été ! Nous sommes encore au printemps.

Dans le Sud-Ouest, il a fait jusqu’à 43 °C. C’est le cas à Biarritz, avec 42,9°C. Un record absolu jamais mesuré depuis le début des mesures météo. À Angers, 40.1°C. À Bordeaux : 40.5°C. Même la pointe bretonne, bénéficiant habituellement de la fraîcheur océanique, n’est plus épargnée : la ville de Ploërmel dans le Morbihan enregistre la plus haute température jamais observée dans la commune.

Près des trois quarts de la population française, soit 45 millions de personnes, étaient concernés par les niveaux rouge ou orange de vigilance canicule. Ces épisodes ne seront plus exceptionnels. C’est la nouvelle normalité.

Vendredi déjà, les températures étaient extrêmes. Deux octogénaires sont morts en quelques heures sur la même plage de Pornichet, sur la côte, à quelques dizaines de kilomètres de Nantes. L’un probablement du choc thermique entre l’eau de mer, restée fraîche, et l’air. L’autre sous le soleil de plomb. En raison de la chaleur, une dizaine d’adolescents Normands enrôlés dans le Service National Universel du gouvernement ont fait un malaise lors d’une cérémonie à Dieppe en souvenir de l’Appel du 18 juin. Obligés de rester au garde à vous en plein cagnard, les jeunes n’ont pas supporté et se sont effondrés.

Les départs de feu dans les champs se multiplient depuis plusieurs jours, y compris dans l’Ouest où ils sont habituellement pus rares. Ce samedi, plusieurs hectares sont partis en fumée à Joué-sur-Erdre et à Vertou près de Nantes. À Pont-Saint-Martin, deux personnes ont été blessées dans l’incendie de leur cabanon.

La moyenne des températures au niveau français, basée sur les mesures de 30 stations météorologiques réparties de manière équilibrée sur le territoire métropolitain était de 27,4°C selon Météo-France. Presque un record absolu. À peine en dessous du record du 25 juillet 2019 : 29,4°C.

Pollution à l’ozone. On parle beaucoup de chaleur, moins de pollution. Les épisodes caniculaires s’accompagnent d’une forte dégradation de la qualité de l’air. Le ciel nantais était sale ce samedi. L’agence Air Pays de la Loire a mesuré une forte pollution à l’ozone et une qualité de l’air mauvaise. L’agence Prev’Air alertait sur la pollution à l’ozone dans de nombreuse autres régions dans son bulletin officiel.

Les villes sont des pièges climatiques. Il suffisait de se promener à la croisée des trams ou place du Bouffay à Nantes à 15h pour s’en rendre compte. Les politiques urbaines qui retirent les arbres et aménagent de grandes zones vides couvertes de bitume ou de dalles en pierre augmentent la chaleur. C’est ce que les urbanistes appellent la «minéralisation» de l’espace. À Nantes, les socialistes appliquent cette méthode partout et ont coupé des dizaines d’arbres dans le centre ces dernières années. Résultat catastrophique. Dans les cités, les immeubles serrés transforment l’espace en four.


Les villes sont à fuir, à détruire ou à réinventer et à reboiser.


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