Le parasite et les fascistes : «Les Insoumis ont visiblement en tête de faire du contrôle fiscal. Ce que je n’ai pas entendu au Rassemblement National.»
Ce sont les mots d’Eric Woerth, ancien ministre Sarkozyste passé dans le clan Macroniste. Traduction : il vaut mieux donner cette commission stratégique aux fascistes plutôt qu’à un mouvement qui pourrait obliger les plus riches à payer ce qu’ils doivent. En principe, la «commission des finances» revient au premier parti d’opposition. Donc logiquement, à la NUPES. Mais comme il s’agit d’une coalition, une partie des Macronistes répète que le premier parti d’opposition serait le RN, et qu’il faut donc la donner à l’extrême droite. Mais qui est cet Eric Woerth qui préfère le fascisme à la justice fiscale ?
Eric Woerth fait ses études à Assas et à HEC avant d’entamer une carrière professionnelle dans le domaine du conseil en entreprise. En clair, en pleine vague néolibérale des années 1980, il s’occupe d’optimisation fiscale. L’argent coule à flot dans le privé et il faut aider les grands patrons à payer moins d’impôts. Son cabinet disparaît après le «scandale Enron». Il s’agit d’une affaire de fraude et de manipulation financière découverte en 2001. L’entreprise pour laquelle travaille son cabinet.
En parallèle, Eric Woerth est «directeur financier» du RPR, le grand parti de droite de l’époque et de la campagne de Jacques Chirac de 1995. Sous Chirac, il sera ministre, et se charge du “non-remplacement” d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite. C’est la destruction à l’explosif des services publics, en réduisant massivement les effectifs.
Il est également trésorier de l’UMP. Il crée une «une structure dédiée à la collecte de l’argent auprès des plus grandes fortunes» pour la campagne de Sarkozy, dont il gère le financement. Opération réussie, puisque le candidat reçoit plus de 9 millions de «dons». Mais leur provenance reste occulte : Eric Woerth reconnaîtra devant les juges d’instruction avoir distribué plusieurs dizaines de milliers d’euros d’argent liquide d’origine anonyme durant la campagne de 2007.
La même année, il déclare sur de nombreux plateaux de télévision qu’il y a trop de lits d’hôpitaux en France et se félicite : «Nous avons réduit le nombre d’hôpitaux en France, et c’est une bonne chose».
Toujours en 2007, Eric Woerth fait décorer le gestionnaire de la fortune de la milliardaire Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur, juste après l’élection de Sarjozy. Woerth est alors ministre du budget.
Trois ans plus tard, en 2010, Woerth est ministre du travail. Il lance une énorme attaque contre le système de retraites. Des millions de personnes descendent dans la rue. Le projet passe. La même année, le ministre est soupçonné de prise illégale d’intérêts dans la vente de 57 hectares de la forêt de Compiègne.
En 2022, Eric Woerth rejoint Macron. Il est désormais mis en examen et est soupçonné d’avoir aidé au niveau fiscal Bernard Tapie. Le Groupe Bernard Tapie avait obtenu 408 millions d’euros d’argent public dans le cadre d’un litige sur autour de la vente d’Adidas. Alors qu’il était ministre du Budget, Éric Woerth avait permis au Groupe Bernard Tapie de payer seulement 43 millions d’euros de taxes.
Eric Woerth est l’incarnation parfaite du parasite. Mélange public/privé, «optimisation» fiscale, pillage d’argent public, destruction du système de santé, gros salaire et copinage avec les milliardaires. C’est l’incarnation de ce que la République française fait de pire. Et ce parasite est aujourd’hui prêt à donner aux fascistes toutes les clefs pour faire barrage à la gauche.