Quelques citations de Cornélius Castoriadis qui paraissent prophétiques tant elles paraissent actuelles à plusieurs décennies de distance.
«Si l’état d’apathie, de dépolitisation, de privatisation actuel se perpétuait, nous assisterions certainement à des crises majeures. Referaient alors surface avec une acuité insoupçonnable aujourd’hui le problème de l’environnement, pour lequel rien n’est fait ; le problème de ce qu’on appelle le tiers monde, en fait les trois quarts de l’humanité ; le problème de la décomposition des sociétés riches elles-mêmes. Car le retrait des peuples de la sphère politique, la disparition du conflit politique et social permet à l’oligarchie économique, politique et médiatique d’échapper à tout contrôle. Et cela produit d’ores et déjà des régimes d’irrationalité poussée à l’extrême et de corruption structurelle.» 1979
«La domination du capitalisme montre simplement qu’il est le plus fort, à la limite au sens le plus brut et brutal de ce terme, non pas qu’il serait meilleur ou le plus « rationnel ».» 1978
«Les gens ne s’expriment pas ; tout le travail de la société instituée a, depuis toujours, visé à les persuader que ce qu’ils ont à dire n’est pas important, mais que l’important est ce que connaissent et disent […] les spécialistes de l’économie et de la politique (dans le cas général, des pseudo-spécialistes de pseudo-sciences). Ce travail a atteint son but, et les gens se disent : ‘Ce qui me préoccupe, moi, est sans grande importance, ce sont des petites conneries personnelles ; les grandes affaires de la société, je ne peux pas en parler parce que je n’y connais rien.’ Nous avons à détruire les effets de ce travail, inverser les signes de valeur, répandre l’idée évidente que tous les discours qui remplissent quotidiennement les journaux, la radio, la télévision sont d’une importance quasi-nulle et que les préoccupations des gens sont la seule affaire importante du point de vue social.»
«On ne peut plus concevoir de politique digne de ce nom sans préoccupation écologique. Et, s’il n’y a pas un nouveau mouvement, un réveil du projet démocratique, l’écologie peut très bien être intégrée dans une idéologie néo-fasciste. Face à une catastrophe écologique mondiale, par exemple, on voit très bien des régimes autoritaires imposant des restrictions draconiennes à une population affolée et apathique.»
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