«Menottage» : le nouveau loisir pour adolescents


«Atelier ‘menottage’ au gymnase Reuss avec toute l’équipe du Centre Loisirs Jeunesse de la Police Nationale» : c’est le tweet du compte officiel de la police du département du Bas-Rhin, ce mardi 2 août 2022.


«Atelier 'menottage' au gymnase Reuss avec toute l’équipe du Centre Loisirs Jeunesse de la Police Nationale» : c'est le tweet du compte officiel de la police du département du Bas-Rhin, ce mardi 2 août 2022.

Le gymnase Reuss est un gymnase de la ville de Strasbourg. On aperçoit sur une photo un T-Shirt du SNU, le Service National Universel du gouvernement Macron. «Raid aventures» est une association de lobbying policier qui prétend «rapprocher les jeunes et la police» en allant dans les écoles. Tout ceci est bien réel. C’est la France actuelle.

Les nouveaux loisirs pour adolescents proposés sous régime macroniste comprennent donc des «ateliers menottage». Alors qu’il y a tant à apprendre, une pénurie d’éducateurs dans les bahuts et d’animateurs, un manque de moyens dans l’éducation, des agents sont payés pour valoriser sur internet l’abrutissement de jeunes mineurs par des policiers.

Et demain ? Quel atelier ? Tir de LBD, matraquage, clé d’étranglement ? Depuis 2020, dans le cadre des «vacances apprenantes», un concept sorti de la sale tête de Blanquer, des policiers vont dans les écoles pour faire «découvrir le matériel des policiers» et jouer aux «questions réponses». Chaque année, lors d’un événement baptisé «les rencontres de la sécurité», la police met en place des stands dans certaines grandes villes, dont Nantes, pour aller «au contact de la population», et organise dans la rue des ateliers pour les enfants en leur faisant essayer du matériel de police.

Ce genre d’opération porte un nom : la contre-insurrection. C’est une doctrine militaire visant à obtenir le soutien de la population dans le cadre d’un conflit entre les forces armées et un mouvement insurgé. Il s’agit de mener des actions de propagande en parallèle des actions de répression, pour obtenir l’adhésion des habitants, et donc isoler les opposants. Cette doctrine, élaborée en France, a été utilisée lors des guerre coloniales puis exportée dans de nombreux régimes autoritaires. Derrière l’aspect « loisir », habituer dès le plus jeune âge la population aux pratiques policières et militaires n’a rien d’anodin.

À présent le Secrétariat à la Jeunesse est mis sous tutelle du Ministère des Armées. Macron militarise et endoctrine la jeunesse à marche forcée. Les jeunes doivent être de la chair à canon ou de la chair à patron. Rien d’autre. Quelle différence avec un gouvernement d’extrême droite ?

À quand de vrais « ateliers » utiles pour la jeunesse ? Riposter à l’extrême droite, se défendre en manifestation, déserter le SNU, bloquer un lycée, défendre la nature, faire des graffitis politiques ?


Le tweet d’origine a été supprimé depuis par le compte Twitter @PoliceNat67, qui a semble-t-il plus peur de la mauvaise pub que de la jeunesse. Continuons à leur rappeler que nous ne marcherons jamais au pas de l’oie !

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