Laissez Vincenzo tranquille !


Rassemblement lundi 8 août à Rochefort-en-Terre en soutien à Vincenzo Vecchi, militant italien harcelé par la justice depuis 20 ans


Des policiers italiens au G8 de Gênes, qui vaut un harcèlement judiciaire à Vincenzo Vecchi.

Entre deux incendies, la Bretagne reste fidèle à sa réputation de terre d’asile. Réfugié dans le Finistère depuis de nombreuses années, Vincenzo Vecchi a été jugé par contumace, c’est-à-dire en son absence, en Italie pour avoir participé à deux manifestations interdites (au G8 de Gênes en 2001 et à une manifestation antifasciste en 2006). Sa condamnation à 12 ans de prison se base sur des lois datant de 1930, époque où le fascisme mussolinien montrait les muscles face à toutes les formes d’opposition.

Jeté en prison à la demande de l’Italie en vu d’une extradition, le tribunal de Rennes a fini par prendre la décision de le libérer en disant qu’il n’avait pas à être renvoyé dans son pays. La Cour d’appel d’Angers a aussi été dans ce sens et depuis Vincenzo vit en Bretagne dans la légalité. Pourtant l’État français portera Vincenzo jusqu’à la Cour de Cassation le 11 octobre prochain et la Cour de Justice Européenne a décidé, le 14 juillet dernier, de poursuivre le mandat d’arrêt qui pèse sur lui et demande à l’extrader en Italie.

Ces décisions n’ont qu’une seule origine : la collaboration de la France et de l’Union Européenne avec un État qui veut faire un exemple en se basant sur des lois fascistes. Vincenzo a été condamné, en son absence, pour participation à des manifestations contre la mondialisation. En juillet 2001, un sommet international rassemble les dirigeants les plus puissants du monde à Gênes, en Italie. C’est l’occasion pour une immense vague de contestation altermondialiste de se réunir et de manifester.

Près d’un million de personnes se retrouvent dans la ville, pour un contre-sommet. Le gouvernement italien répond par la manière forte. Des violences policières extrêmes ont lieu : passage à tabac par centaines, charges incessantes, arrestations de masse. Et même des cas de torture, dans plusieurs commissariats. Le 20 juillet 2001 un jeune manifestant, Carlo Giuliani, est tué d’une balle dans la tête par un policier italien. L’organisation Amnesty International parle, à l’époque, de «la plus grave atteinte aux droits démocratiques dans un pays occidental depuis la fin de la seconde guerre mondiale.» Aucun policier, aucun ministre, aucun commissaire ne sera jamais inquiété.

La participation de Vincenzo aux mobilisations est avérée, mais sa condamnation se fait sur la base de son « concours moral » aux prétendues « dévastations et saccages » perpétrés lors des deux manifestations. Pas besoin de démontrer sa culpabilité, la seule présence de Vincenzo aux manifestations permet d’en faire un « casseur » et de le charger pour tou-te-s les autres. Ce harcèlement complète la barbarie d’État commise il y a 20 ans.

L’injustice et l’arbitraire sont la règle de l’État bourgeois, en Italie comme ailleurs. Pour garder Vincenzo Vecchi libre et près de nous, participez au rassemblement du 8 août à Rochefort-en-Terre, à 18h30 place de la Mairie, et continuez à partager son histoire pour que la Bretagne reste une terre d’asile et que les lois mussoliniennes ne permettent plus de condamner pour avoir manifesté contre le fascisme.


Pour plus d’info sur le site du Comité de soutien à Vincenzo : comite-soutien-vincenzo.org

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