Comptabilité du désastre

  • La superficie détruite par les incendies a été multipliés par 2 en 20 ans. Les feux de végétation détruisent chaque année 3 millions d’hectares de plus qu’en 2001. C’est approximativement la superficie de la Belgique.
  • 660.000 hectares brûlés depuis janvier dans l’Union Européenne, un record battu en 8 mois seulement. Plus de 60.000 hectares sont partis en fumée en France.
  • Mais le pire a lieu dans les forêts du grand Nord. La majorité des incendies mondiaux ont lieu au sein de la forêt boréale, en Russie, au Canada et dans l’Alaska, où le réchauffement climatique transforme le paysage.
  • Ces forêts du Nord constituent parmi les plus grands puits de carbone de la planète. En brûlant, des quantités colossales de CO2 sont donc rejetées en plus.
  • Rien qu’en Russie ce sont 53 millions d’hectares qui ont brûlé depuis 2001, soit quasiment la superficie de la France.
  • L’eau de pluie n’est plus potable. Selon des scientifiques de l’Université de Stockholm, les taux de PFAS – une gamme de produits chimiques utilisés massivement dans l’industrie et qualifiés de produits chimiques «éternels» – sont 14 fois plus élevés que les recommandations de l’EPA, l’agence de protection de l’environnement américaine, dans des gouttes de pluie. Y compris dans l’eau de pluie mesurée en Antarctique et sur les sommets de l’Himalaya, en principe éloignés de l’activité humaine et de sa pollution. Les PFAS se désintègrent de façon très lente et sont utilisés dans les emballages, les shampoings ou le maquillage. Ils sont désormais présents en quantité dans l’air, et donc aussi dans l’eau. Les PFAS ne sont toujours pas interdits à la vente dans de nombreux pays, dont la France. L’industrie a rendu dangereux un bien commun vital et universel.
  • Le Pôle Nord se réchauffe quatre fois plus vite que le reste de la planète. Depuis 1979, l’Arctique s’est réchauffée en moyenne de 0,75°C par décennie. Un phénomène, appelé «amplification arctique» : la banquise et la neige, de couleur blanche, reflètent normalement la chaleur du soleil. Lorsqu’elles fondent, l’eau de mer, plus sombre, absorbe plus de rayonnement solaire et se réchauffe. Cela entraîne un cercle vicieux et une accélération du réchauffement, et donc de la fonte des glaces.

Une autre fin du monde est possible.


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