Un discours guerrier pour faire accepter les reculs sociaux
Vendredi 19 aout au soir, à quelques jours de la rentrée, Macron a lancé un discours guerrier à l’occasion de la commémoration de la libération. Il a notamment déclaré à la population qu’il fallait «accepter de payer le prix de la liberté.» Une nouvelle sortie guerrière assez inquiétante. Mais qu’a-t-il voulu dire par là ?
Quelle liberté ?
Plusieurs dizaines de textes sécuritaires et «antiterroristes» ont déjà été votés depuis 20 ans, avec une nette accélération des mesures liberticides depuis que Macron est au pouvoir. Depuis 2015, 15 lois «antiterroristes» ont été votées. Il faut y ajouter toutes les lois sécuritaires, relatives à la surveillances ou aux contestations.
Il y a donc eu ces dernières années au moins 3 lois liberticides votées par an en France : l’étau se resserre chaque trimestre. Pas plus tard que cette semaine, le Conseil Constitutionnel validait une loi permettant à la police de faire censurer un contenu en ligne considéré comme «terroriste» en moins d’une heure. Avant cela, il y a eu la loi de sécurité globale, l’élargissement du fichage, les mesures «anti-casseurs», la loi sur le séparatisme…
Des milliers de personnes ont été enfermées durant les Gilets Jaunes, l’état d’urgence est permanent, les mutilations par la police ne se comptent plus. La France est officiellement considérée par des organismes internationaux comme une «démocratie défaillante», à la lisière du régime autoritaire. Si la liberté doit être défendue dans ce pays, alors il faut d’abord faire tomber Macron immédiatement.
Quel est le prix dont parle le Président ?
Celui du budget des Armées, qui va donc augmenter en 2023 de 3 milliards d’euros pour atteindre 44 milliards d’euros. Les 6 milliards pour le SNU, le service destiné à bourrer le crane des lycéens ? Les 2 milliards supplémentaires pour la police et des achats pharaoniques de blindés et d’armement pour les forces de l’ordre ? Macron n’aime pas la liberté, mais il dilapide l’argent public pour la police et l’armée.
Alors quel est le prix de la liberté ? Une inflation à deux chiffres sans augmentation de salaire ? Les plus pauvres n’ont plus accès aux denrées alimentaires de base, dont les prix explosent.
Ou ce prix est-il la destruction des retraites et du code du travail ? Selon le journal économique Les Échos, dès la rentrées, le gouvernement compte attaquer de front «la réforme de l’assurance-chômage, la valorisation des acquis de l’expérience, la qualification», mais aussi «la réforme du lycée professionnel et de l’apprentissage, l’emploi des seniors et la création de France Travail».
Bref, Macron prévoit de tout saccager, il mène une guerre sociale totale, du jamais vu sous la cinquième république. Est-ce prix du sang ? Faire souffrir toujours plus les plus pauvres ?
En réalité, Macron continue à utiliser le registre guerrier pour verrouiller toute opposition et créer un sentiment d’Union Nationale pour faire passer tous les reculs. Il installe un climat d’état d’urgence et de guerre permanente. Nous sommes passés de l’état d’exception antiterroriste, à l’état d’urgence sanitaire, à l’état de guerre militaire.