L’été dernier à Nantes, un commando néo-nazi attaquait un cortège : impunité totale à ce jour


Qui protège l’extrême-droite violente à Nantes ?


À Nantes des hommes armés molestent un manifestant au sol : un commando néo-nazi pour attaquer la manifestation.

C’était l’été dernier dans le centre-ville de Nantes. Il est près de 17h, le 31 juillet 2021. Au cœur des vacances scolaires, lors d’une manifestation contre le Pass Sanitaire, une bande d’une quarantaine d’individus charge le cortège avec des matraques métalliques, des poutres, des ceinturons. Les attaquants sont des néo-nazis. Il s’agit d’un commando d’extrême-droite armé, mené par le leader du Rassemblement National à Nantes, qui a depuis rejoint les équipes d’Éric Zemmour : Wilfried Van Liempd.

Sur cette photo, six hommes passent à tabac une personne au sol avec des armes. Au centre, avec une matraque télescopique, Wilfried Van Liempd, chef de meute. L’attaque fait alors plusieurs blessés, sous les yeux de la police qui laisse faire. Les forces de l’ordre gazeront une fois le commando d’extrême-droite parti.

Non seulement ces faits sont entièrement filmés et diffusés par des témoins sur internet, mais l’intéressé va même se vanter de ses «exploits» sur les réseaux sociaux, en revendiquant l’attaque du cortège. Plus ahurissant encore, Wilfried Van Liempd est invité, la semaine suivante, à justifier ses actes dans les colonnes du journal Ouest-France. Dans ces articles, le militant d’extrême-droite peut alors, sans contradiction, expliquer qu’il a été «acculé» par «un groupe d’ultra-gauche» et qu’avec ses amis, il n’a fait que «résister». Pourtant, absolument toutes les images et les témoignages montrent sans contestation possible une charge du groupe néo-nazi, manifestement préparé au combat, organisé, attaquant en équipe.

En décembre 2021, la presse locale donne à nouveau la parole Wilfried Van Liempd pour qu’il explique tranquillement son engagement en faveur de Zemmour. Pas une question ne lui est posée sur ses attaques, ni sur l’impunité dont il bénéficie.

Les faits de l’été dernier sont donc accablants : une attaque armée, des images qui prouvent les faits, des faits revendiqués, et des agresseurs parfaitement identifiés. Une telle affaire semble assez simple à résoudre. Avec beaucoup moins d’éléments, des militants de gauche ou des Gilets Jaunes ont été perquisitionnés, mis en garde à vue et parfois envoyés derrière les barreaux pour longtemps avant même d’être jugés. On se souvient d’enquêtes pour «association de malfaiteurs», «groupement en vue de commettre des violences», «port d’arme» ou «violences en réunion» pour infiniment moins que ça. Mais ici, rien. Un silence sidérant. Voire complice ?

Un an et un mois ont passé. Impunité totale pour le commando. Entre temps, des militants antifascistes ou anticapitalistes ont été réprimés, à Nantes comme ailleurs, pour des broutilles. Mais pas Wilfried Van Liempd. Alors il faut se demander : qui protège ce leader d’extrême-droite ? Pourquoi a-t-il le droit de se promener armé, de monter une bande de nervis, de commettre des tabassages et de se défendre dans la presse, tout cela sans être inquiété ? Wilfried Van Liempd est-il un indicateur de police, voire un proche de certains agents ? Ou pire, s’agit-il d’un auxiliaire qui agit en service commandé, en attaquant l’opposition de gauche, à la demande des autorités ?

Pour la sécurité des nantais et nantaises, tout ceci demande des réponses. Ces faits s’inscrivent dans une longue tradition d’impunité des groupes fascistes à Nantes. Notamment l’incendie d’un squat d’exilés en pleine nuit en 2015, jamais élucidé, des attaques de bars en 2019, des tabassages, actes racistes, et de nombreux faits impunis.

N’hésitez pas à solliciter la presse locale ou à contacter les autorités pour leur demander où en sont les enquêtes, et qui protège l’extrême-droite violente à Nantes.

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