En 2022, une sécheresse extrême frappe de nombreux pays. En Chine, le fleuve le plus important du pays, le Yangtze, est presque à sec faute de précipitations. Les autorités chinoises ont donc annoncé il y a quelques jours des opérations «d’ensemencement des nuages» à l’aide de produits chimiques.
Cette pratique a un nom : la géo-ingénierie. Et elle a le vent en poupe : modifier le climat et manipuler à grande échelle des systèmes naturels terrestres est un objectif de plus en plus clair pour les puissants du monde. Les responsables du désastre veulent imposer leurs solutions aux problèmes dont ils sont responsables. Les scientifiques de la planète travaillent dans ce domaine, pour faire face au réchauffement climatique avec des recettes d’apprentis sorciers.
Mais la géo-ingénierie n’est pas une nouveauté. Cela fait longtemps que les États provoquent artificiellement des pluies, en envoyant dans les nuages des substances comme l’iodure d’argent, de l’azote ou du sel. Après la catastrophe de Tchernobyl, les soviétiques tirent des obus remplis d’iodure d’argent pour provoquer des pluies supposées faire «tomber» les particules radioactives qui s’approchent des villes.
En France, l’envoi d’iodure d’argent dans les nuages est utilisée pour éviter la grêle sur des zones agricoles. Durant la guerre du Vietnam, des avions américains ont «ensemencé» les nuages au-dessus des positions ennemies pour intensifier la mousson et rendre les routes impraticables. La Thaïlande répand chaque année un cocktail de chlorure de sodium et de neige carbonique pour provoquer des précipitations lors de sécheresses.
En juillet 2021 aux Émirats, des drones ont lancé des décharges électriques dans les nuages pour faire pleuvoir. Les infrastructures n’étaient pas prêtes à de telles quantités de pluies, déclenchant une alerte météo et des inondations.
Pour les Jeux Olympiques de 2008 la Chine a dispersé, à l’aide de lance-roquettes et d’avions, des particules dans le ciel afin qu’il pleuve avant la cérémonie d’ouverture. L’année suivante, des fusées contenant de l’iodure d’argent ont provoqué des chutes de neige précoces qui ont provoqué des accidents et cloué au sol de nombreux avions.
La Chine investit désormais plusieurs milliards de dollars pour divers programmes de modification de la météo. À terme, le régime veut augmenter les précipitations sur plus de 5,5 millions de kilomètres carrés et vise l’application d’un programme à l’échelle mondiale.