En Allemagne le gouvernement a mis en place un ticket mensuel de 9€ valable pour tous les transports en commun. Une mesure destinée à faire face à l’explosion des prix. Elle a été très bien accueillie par la population outre-Rhin. Avec ce ticket unique et accessible, il était possible d’emprunter les trains régionaux et locaux, métros, tramways et bus de façon illimitée, et ce depuis le mois de juin. À présent des élus envisagent de prolonger ce ticket.
Comment a été financé cette mesure de bon sens ? En taxant les superprofits. En plus d’être une amélioration sociale, ce ticket unique a fait économiser 1,8 million de tonnes d’émissions de CO2, selon des données officielles. En effet, de nombreuses personnes ont laissé leur voiture au garage. Un acheteur sur cinq était un nouvel usager et un acheteur sur dix a effectué au moins un trajet en transport en commun en remplacement d’un trajet en voiture, selon les études sur les impacts de ce ticket unique.
Et en France ? Non seulement le gouvernement refuse de toucher aux superprofits, car pour Macron, il est hors de question de taxer les milliards d’euros de ses amis spéculateurs qui se goinfrent sur le pétrole, l’électricité et les matières premières. Non seulement les transports en train sont hors de prix et il va bientôt falloir louer un rein pour prendre un TGV Nantes-Paris – la SNCF propose désormais, sans rire, de «payer en plusieurs fois» un ticket de train. Mais en plus, le gouvernement charge les français de «faire des efforts» pour économiser l’énergie. Au début de l’été Olivier Veran demandait notamment de «couper le wi-fi».
1,8 millions de tonnes de CO2, c’est l’équivalent d’une coupure de wi-fi pendant 47.913.372.622 d’années, en comptant 7W le routeur et 30gCO2/kWh en France. La politique française, ce sont les «petits gestes» inutiles et culpabilisants plutôt que les mesures sociales et écologistes indispensables.
Cette affaire nous rappelle que taxer les profits sert à financer les services publics et lutter contre la crise climatique. Exactement l’inverse de ce qu’ont fait Macron et ses prédécesseurs : définancer les services essentiels pour remplir les poches des plus riches. Ce gouvernement fonce dans le mur et nous emmène avec lui.