Marx : pour en finir avec la valeur travail


À l’heure où une partie de la gauche institutionnelle tente de réhabiliter, voire d’ériger en valeur le travail en tentant d’imposer les mots d’ordre de la réaction au sein de notre camp social, rappelons que Marx était très clair. L’émancipation des masses populaires devait passer par l’abolition du salariat et donc du capitalisme, seul horizon véritablement révolutionnaire.


  • «À la vérité, le règne de la liberté commence seulement à partir du moment où cesse le travail dicté par la nécessité et les fins extérieures ; il se situe donc, par sa nature même, au-delà de la sphère de la production matérielle proprement dite. Tout comme l’homme primitif, l’homme civilisé est forcé de se mesurer avec la nature pour satisfaire ses besoins, conserver et reproduire sa vie ; cette contrainte existe pour l’homme dans toutes les formes de la société et sous tous les types de production.»
  • «Le travail lui-même est nuisible et funeste non seulement dans les conditions présentes, mais en général, dans la mesure où son but est le simple accroissement de la richesse.»
  • «Les ouvriers… doivent inscrire sur leur drapeau le mot d’ordre révolutionnaire: «Abolition du salariat», qui est leur objectif final.»
  • «Le salaire est déterminé par la lutte entre capitaliste et ouvrier. La victoire appartient nécessairement au capitaliste.»

On ne «s’accomplit» pas dans un travail salarié. Il n’y a pas de «valeur» travail. Le travail est une nécessité, une obligation dans la société capitaliste, pour survivre, pour payer ses factures. On vend sa force au patron ou à l’État par contrainte. C’est un temps volé, contraint, aliénant, subordonné. En finir avec le salariat est le projet de base du communisme et de l’anarchisme. Parler de «valeur travail» sans sortie du capitalisme n’a aucun sens.

La société capitaliste produit déjà beaucoup trop, épuise les ressources, gaspille… Il y a déjà bien assez pour toutes et tous, il suffit de le partager ! Valoriser la «valeur travail» c’est aller à contre-sens : l’urgence est de réduire massivement le travail et la production. C’est la seule solution pour limiter l’effondrement écologique en cours.

Enfin, le travail non-salarié recouvre les autres activités de la vie : l’entraide, faire à manger ou le ménage, cultiver son potager, dessiner, peindre, jouer de la musique, apprendre, tout ce qui façonne le monde, l’esprit. Du travail non-marchand, seule forme de travail non-aliénée. Cette forme-là n’est pas prise en compte par les champions de la «valeur travail», elle est même souvent appelé «oisiveté».

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