Le 26 septembre 2014, à Iguala, au sud du Mexique. Les étudiants de l’école rurale d’Ayotzinapa qui se forment à l’enseignement réquisitionnent des bus pour se rendre à une manifestation à Mexico. Ils souhaitent rendre hommage comme chaque année aux centaines de manifestants tués par la police en 1968, sur la place centrale de la capitale. Tragique répétition de l’histoire : le convoi est intercepté par la police, les étudiants sont arrêtés, certains sont atrocement mutilés et tués ou livrés à des cartels.
Il y a 27 blessés, 6 morts et 43 disparus. Ces événements déclenchent une vague de colère historique, des centaines de milliers de personnes prennent les rues du Mexique pour exiger la vérité sur les «43 disparus d’Ayotzinapa». Et sur les murs du pays, les visages des jeunes sont dessinés.
14 septembre 2022. Le Mexique s’apprête à commémorer les 8 ans de la disparition des «43». Un juge vient d’acquitter l’ancien maire d’Iguala, impliqué dans le massacre. Des étudiants de l’école d’Ayotzinapa se sont rendus devant la caserne militaire d’Iguala, dont les soldats sont accusés d’avoir participé avec les cartels au crime d’État. Les portes de la caserne ont été enfoncées à l’aide d’un camion Coca Cola, qui a ensuite été incendié, pour exiger la justice.