La France, à cause de ses médias toxiques et de sa classe politique abjecte, est un pays profondément et durablement enfoncée dans le dogme répressif. À chaque problème, une seule solution : la police, la force, la sanction.
Transports en France
C’est le cas dans les transports en commun nantais. Les salariés de la TAN ne font quasiment jamais grève pour leurs salaires ou leurs conditions de travail, alors que le réseau est mauvais et beaucoup trop cher. Les seules revendications qui les mobilisent ? Plus de sécurité.
Ainsi, à la TAN, les bus et les trams sont truffés de caméras dans tous les sens, une brigade de police spéciale pour les transports a été créée, des vitre anti-agression installées, une pédale d’alerte d’urgence… Mais ça n’est jamais suffisant. À présent un syndicat de la TAN organise des stages de sports de combat. Des formations au Krav Maga avec l’association qui porte le doux nom de «AK44», un jeu de mot avec AK47, le nom de la Kalashnikov. Bonne ambiance.
Ces stages sont «ouverts à 50 personnes» et «une quinzaine de volontaires se sont déjà fait connaître» écrit Ouest-France. La direction des transports nantais, de son coté, désapprouve l’initiative. En effet, les «agressions et incivilités» ont baissé de 20% sur le réseau sur les sept premiers mois de l’année. Mais le matraquage médiatique sur «l’insécurité» impose un sentiment plus importants que les faits eux-mêmes. Ainsi, l’association AK44 apprend aux agents du réseau de transport «à gagner du temps, par des techniques de préhension, pour faciliter l’intervention des forces de l’ordre». Y-a-t-il des leçons de clé d’étranglement ? De plaquage au sol ?
Transports en Allemagne
Ambiance diamétralement opposée en Allemagne. Chez nos voisins, le gouvernement a mis en place tout l’été un «ticket unique» à 9 euros dans les transports. Pour cette somme, les allemands pouvaient emprunter de façon illimitée les bus, métros, trains… 52 millions de tickets ont été vendus, sans compter les quelque 10 millions d’abonnés aux transports urbains qui ont vu leur tarif mensuel réduit automatiquement.
Les trains régionaux, métros, bus et tramways ont ainsi été accessibles presque gratuitement pour tout le monde, ce qui a réduit les émissions de gaz à effet de serre de 1,8 million de tonnes de CO2. Et l’offre a été nettement plus utilisée dans les territoires à faibles revenus. Bref, une mesure simple, de bon sens, qui allie justice sociale et justice écologique. La mesure va donc être pérennisée pour de bon en Allemagne.
Quel est le lien entre ces deux phénomènes ? Il est simple. Sur le même sujet, celui des transports publics, il y a d’un côté une réponse répressive, de l’autre une réponse sociale. Les déplacements sont très chers en France et le service est de moins en moins bon.
Les précaires sont les plus pénalisés : beaucoup de situations de tension ont lieu lors des contrôles de tickets. Et si la ville de Nantes a consenti à rendre ses transports gratuits le week-end, il faudrait aller beaucoup plus loin. Il est évident que si tout le monde pouvait se déplacer à bas prix sans risquer d’amende, la question de «l’insécurité» dans les transports serait, au moins en partie, résolue.
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