Attention : images difficiles
Malang est une ville située en Indonésie, sur l’île de java. Samedi 1er octobre, un match avait lieu dans le stade de la ville, réunissant autour de 40.000 spectateurs. À la fin du match quelques dizaines de supporters ont envahi la pelouse du stade. La police a chargé, dispersant rapidement les personnes sur le terrain et tabassant les supporters trop lents ou tombés par terre avec de longues matraques.
Les forces de l’ordre ont aussi tiré des grenades lacrymogènes en direction des tribunes, pleines de spectateurs. Le gaz chimique et irrespirable a provoqué un immense mouvement de panique. Des dizaines de personnes sont mortes piétinées ou asphyxiées. Un bilan provisoire fait état de plus de 174 morts. Les images montrent des rangées de cadavres alignés après le match. C’est l’une des pires tragédies jamais survenues dans un stade.
En 1985 à Bruxelles, des hooligans avaient tenté d’envahir la tribune de supporters de la Juventus de Turin au début d’un match. L’événement, mal géré par les autorités qui avaient installé des grillages, avait provoqué un mouvement de foule. 39 personnes étaient mortes asphyxiées et piétinées. En 1989 à Sheffield, au Royaume-Uni, près de 100 personnes étaient décédées lors d’un match opposant Liverpool et Nottingham Forest. En juillet 2022 les policiers français gazaient des familles de supporters anglais, massées autour du Stade de France et souvent bloquées dans des goulots d’étranglement. On estime qu’un drame a été évité grâce au sang froid des supporters de Liverpool, déjà marqués par l’expérience de Sheffield : ils ont conservé leur calme pendant des heures, évitant un mouvement de foule potentiellement dangereux.
Mais le drame de Malang en Indonésie est, lui, directement provoqué par l’intervention des forces de l’ordre, qui ont tiré des grenades lacrymogènes au sein même du stade. Un spectateur rescapé, interrogé par l’AFP, explique : «Il n’y avait rien, pas d’émeutes. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, ils ont soudainement envoyé du gaz lacrymogène. (…) Les gens se sont aussitôt précipités pour sortir en se poussant les uns les autres et ça a provoqué beaucoup de victimes». «Nous sommes désolés pour cet incident» a réagi le ministre indonésien des Sports, Zainudin Amali. Les autorités parlent «d’émeute» et de policiers attaqués pour tenter de justifier les faits.
Cet événement terrible rappelle que les gaz lacrymogènes sont doublement mortels. Non seulement parce qu’ils peuvent faire suffoquer les personnes qui en respirent, mais surtout parce qu’ils peuvent provoquer des mouvement de panique très dangereux, surtout lorsqu’ils sont utilisés massivement et dans des endroits confinés comme les stades.