«République exemplaire» : ce n’est plus un gouvernement, c’est une association de malfaiteurs


Quand il était candidat en 2017, Emmanuel Macron avait promis «une République exemplaire». Depuis, elle s’est effondrée.


Macron accompagné d'Alexis Kohler, les promoteurs de la République exemplaire

Rien que ce lundi, deux poids lourds du gouvernement, très proches de Macron, sont mis en examen. Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti, rien que ça, est renvoyé devant la Cour de justice pour prise illégale d’intérêts et risque cinq ans de prison. Et Alexis Kohler, Secrétaire général de l’Élysée, proche d’Emmanuel Macron, vient d’être mis en examen septembre pour «prise illégale d’intérêts» aussi, dans l’affaire MSC, un gros contrat qu’il aurait arrangé entre l’État français et cet armateur alors qu’il avait des liens familiaux avec l’entreprise. De la corruption en col blanc.

Alexis Kohler n’est pas n’importe qui. Il est surnommé le «vice-président» de Macron. Peu connu du grand public, c’est pourtant une pièce maîtresse du pouvoir en place : secrétaire général de l’Élysée depuis des années et homme de confiance du chef de l’État, «avec qui il fonctionne en totale symbiose», cultivant une totale discrétion. Dans un portrait écrit par le Figaro en 2018, il est décrit comme «le deuxième cerveau d’Emmanuel Macron». «L’homme qui fait décoller les réformes et qui les fait atterrir, c’est lui».

En 2019, alors que l’enquête était déjà en cours contre Kohler, Macron a directement écrit au Parquet National Financier pour protéger son conseiller personnel, au lendemain d’un rapport de police accablant. À la suite de cette lettre, un second rapport d’enquête a été écrit, aboutissant à des conclusions absolument inverses, disculpant Kholer. Macron s’est donc rendu complice de son conseiller, en plus d’interférer dans une enquête de justice.

Au total, une quarantaine de proches de Macron – ministres, députés, membres de son cabinet – ont été touchés par des affaires en tous genres. C’est sans doute l’un des gouvernements les plus corrompus de la Vème République. En plus de Dupont-Moretti et Kohler, il y a entre autres :

  • Damien Abad, ministre des Solidarités accusé de viols sous contrainte chimique
  • Agnès Buzyn, ancienne ministre de la Santé, mise en examen pour «mise en danger de la vie d’autrui»
  • Richard Ferrand, ancien ministre de la Cohésion des territoires, président de l’Assemblée Nationale : après une enquête préliminaire sur son passé à la tête des Mutuelles de Bretagne, Richard Ferrand est mis en examen pour pour prise illégale d’intérêts. Il a favorisé la société immobilière de sa compagne. Une première pour un président de l’Assemblée.
  • Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur, accusé de viol et d’abus de faiblesse par deux femmes. Le 11 juin 2020, la cour d’appel de Paris ordonne la reprise des investigations visant le ministre concernant une accusation de viol, harcèlement sexuel et abus de confiance. L’affaire est aujourd’hui classée sans suite.
  • Sébastien Lecornu, ministre des Outre-Mers, visé par une enquête préliminaire pour une éventuelle prise illégale d’intérêts au Parquet National Financier (PNF).
  • Muriel Pénicaud, ancienne ministre du Travail : entendue comme témoin assisté par le pôle financier du Tribunal de Paris pour son rôle à la tête de Business France dans l’organisation d’une soirée à Las Vegas en janvier 2016 pour le candidat Macron.
  • Olivier Dussopt, ministre délégué chargé des comptes publics, visé par une enquête du Parquet National Financier pour «corruption» et «prise illégale d’intérêts».
  • François de Rugy : ancien ministre de l’écologie, ancien président de l’Assemblée Nationale, connu pour s’être gavé de homards et de champagne avec l’argent public.
  • Françoise Nyssen, ancienne ministre de la culture, a fait réaliser les travaux «sans autorisation» ni «déclaration au fisc». Affaire en cours.
  • Claire O’Petit, ex-députée LREM : condamnée par la Cour d’appel de Paris pour «des fautes de gestion» lorsqu’elle était la représentante légale de l’Agence de développement et de proximité.
  • François Bayrou, éphémère ministre de la justice, aura tout juste le temps de porter sa «grande» réforme de «moralisation», avant d’être visé par une information judiciaire pour abus de confiance, recel d’abus de confiance et escroqueries concernant des soupçons d’emplois fictifs.
  • Sylvie Goulard, ancienne ministre des Armées, mise en examen le 29 novembre 2019 par la juge chargée d’une enquête sur des emplois fictifs.
  • Thierry Solère, ancien député LREM et gestionnaire des finances de l’Assemblée Nationale, visé par une enquête pour «fraude fiscale, manquements aux obligations déclaratives à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, détournement de fonds publics par dépositaire de l’autorité publique et recel, recel de violation du secret professionnel, trafic d’influence et recel […] abus de biens sociaux et recel, abus de confiance et recel, financement illicite de dépenses électorales, détournement de la finalité de fichiers nominatifs».
  • Stéphane Trompille, ex député LREM, condamné par le conseil des prud’hommes de Bourg-en-Bresse pour «harcèlement sexuel» envers une ex-collaboratrice.
  • Mustapha Laabid, ex député LREM, a été condamné à six mois de prison avec sursis, trois ans d’inéligibilité et 10.000 euros d’amende pour abus de confiance…

Une République exemplaire on va a dit


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