Alors que la pénurie de carburant prend de l’ampleur en France, après quatre semaines de grèves dans plusieurs raffineries, le mouvement social pour la hausse des salaires s’étend après les menaces de réquisition du gouvernement Macron.
- Dans le secteur du pétrole, les travailleurs de plusieurs stations-essence du réseau Argedis, filiale du groupe Total, ont annoncé rejoindre le mouvement à partir de mardi. Et ce mercredi, la raffinerie de Donges, l’une des plus grosses de France, est en grève à 80% suite aux annonces de réquisition.
- Dans le nucléaire, la maintenance de cinq réacteurs nucléaires est actuellement à l’arrêt. Le syndicat à l’origine du mouvement indique soutenir la grève en cours chez les salariés des raffineries. La centrale du Bugey dans l’Ain et de Gravelines dans le Nord sont notamment concernée. Les travailleurs adressent un message de soutien aux grévistes des raffineries et dépôts de carburant. Ça va être tout noir.
- À Rennes, des salariés de l’usine automobile Stellantis – anciennement PSA – ont à nouveau débrayé, ce mardi 11 octobre. Ils réclament toujours une augmentation des salaires. Deux débrayages avaient déjà eu lieu les mardi 27 et mercredi 28 septembre.
- À Toulouse, des salariés du sous-traitant aéronautique Daher sont entrés en grève ce matin pour exiger 10% d’augmentation de salaires et une prime de 1000€.
- Les dockers du port de Marseille soutiennent la lutte des raffineurs. Dans un appel, les dockers exigent «la satisfaction totale des revendications» dans les raffineries, tout en prévenant l’État et le patron d’Exxon qu’ils seraient «solidaires et réactifs» si des réquisitions avaient lieu. Au Havre, la CGT a publié un communiqué appelant «toute ses bases, tous ses militants» à venir directement sur le piquet de grève pour montrer leur soutien aux grévistes d’Exxon.
- Le théatre de l’Odéon à Paris est paralysé par une grève depuis dix jours. Sur fond d’inflation, les travailleurs et travailleuses exigent une augmentation de 7% pour l’ensemble des 120 salariés. Face à la surdité de la direction, la grève est reconduite.
- Le Centre d’action sociale de Paris est aussi en grève pour exiger un salaire décent.
- Et à la SNCF ? Le syndicaliste cheminot Anasse Kazib indique ce mercredi matin : «Nous étions en tournée cette nuit sur plusieurs chantiers SNCF et ça discute de partir en grève avec les raffineurs, notamment avec l’annonce des réquisitions, qui a créé beaucoup de colère chez nous. Croisons les doigts pour que les cheminots entrent dans la bagarre rapidement».
Vers une généralisation du conflit ? En tout cas la colère est partout, et la grève commence à s’étendre à certains secteurs. Si elle se généralise, elle pèsera enfin dans le rapport de force face à un gouvernement de combat décidé à nous faire mal. Et si la grève est difficile, par exemple si vous êtes précaire ou chômeur, des blocage de flux sont toujours possibles…
Image : Oli Mouazan au piquet de grève de Donges