Justice pour Laurent, syndicaliste mutilé par un CRS


Campagne nationale de soutien avant le procès qui aura lieu le 12 décembre. Des collages réalisés dans toute la France.


Il est presque 17h, jeudi 15 septembre 2016, Place de la République à Paris. Une grande manifestation contre la «Loi Travail» du gouvernement Hollande et Valls se termine. Des dizaines de milliers de personnes luttent depuis le mois de mars contre la casse du code du travail et la précarité. Et depuis le début du mouvement, les forces de l’ordre utilisent massivement leurs munitions : grenades lacrymogènes, grenades de désencerclement, tirs de LBD.

Laurent Théron, 46 ans, syndiqué à SUD-Santé et secrétaire médical au sein du pôle Hospitalisation à domicile de l’AP-HP de Créteil, reçoit le projectile d’une grenade de désencerclement au visage. Elle explose à se pieds, un morceau de caoutchouc est propulsé à toute vitesse vers son visage, son œil droit explose sur le coup et l’os de son plancher orbital est brisé.

Laurent Théron marchait les mains dans les poches et s’apprêtait à quitter la place. La police lançait des charges et tirait des grenades gratuitement sur des grappes de personnes. Le CRS auteur du tir, le brigadier-chef Alexandre Martin, n’était pas habilité à utiliser cette arme et n’avait aucune raison de le faire. Le moment de la mutilation de Laurent a été filmé, les images sont accablantes pour le tireur.

Laurent a perdu son œil. Cela aurait pu être n’importe qui d’autre sur cette place. Ces grenades extrêmement dangereuses sont conçues pour faire mal et faire peur. Composées de poudre explosive, elles envoient dans toutes les directions 16 galets de caoutchouc dur et un bouchon composé de métal. Chaque éclat peut frapper indifféremment une jambe, un tronc, un visage. C’est une arme de terreur.

En janvier 2017, le policier est mis en examen pour “violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente par personne dépositaire de l’autorité publique“. Ce CRS passera en procès les 12, 13 et 14 décembre 2022. C’est un procès en Cour d’Assise, c’est à dire devant un tribunal qui juge les crimes. Il y aura des jurys, les débats seront longs. Alexandre Mathieu sera l’un des rares policiers de l’histoire contemporaine a être jugé par une Cour d’Assises. Il sera défendu par le pire des avocats : Laurent Franck Liénard, un avocat militant spécialisé dans la défense de tous les policiers les plus violents.

Pour faire connaître ce procès, soutenir Laurent et les autres victimes de la police, une campagne de collage a démarré dans toute la France. Nantes, Lyon, Strasbourg, Montpellier, et même devant des tribunaux… Des centaines d’affiches ont été collées dans toute le pays, et ce n’est qu’un début. Merci aux personnes qui ont collé des affiches dans leurs villes : antifascistes, Gilets Jaunes, collectif contre les armes mutilantes, groupes de camarades…

Faisons du procès du 13/12 le procès de l’impunité policière. À Paris, en plus du procès officiel, un «contre-procès» populaire et des actions symboliques auront lieu.

La solidarité est notre force !


Pour obtenir les visuels des affiches, écrivez-nous.

Plus d’informations concernant le procès sur le site : https://desarmons.net

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