Départs de feu dans le parking d’un commissariat dans la nuit du mardi 27 au mercredi 28 décembre. C’est à Cambrai, près de Lille. Le bloc moteur d’une voiture de police est en flammes, d’autres véhicules commencent tout juste à se consumer sur le parking. Les policiers se lancent à la recherche de l’incendiaire, un retraité qui aurait aspergé plusieurs voitures de police d’essence.
Le fugitif est retrouvé dans le jardin d’un voisin, à côté du commissariat, muni d’une pince coupante. Il avait sectionné le mur grillagé qui sépare le parking de ce jardin pour réussir son opération. Le suspect ? Un retraité de 64 ans. Il n’est connu des autorités que pour «outrages et rébellion» – un motif souvent utilisé par les agents pour couvrir leurs propres brutalités – et avait été arrêté à l’automne dernier.
En garde à vue, le suspect assume les faits. Il déclare avoir agi «par vengeance» après avoir été victime de «violences policières» subies après une interpellation. Il ajoute qu’il n’a «rien à perdre» car il est «atteint d’un cancer».
Dans un communiqué le lendemain, le syndicat d’extrême droite Alliance «réclame une réponse pénale ferme contre cet auteur». Et comme la police impose ses volontés à la justice, le retraité est mis en examen pour «destructions et dégradations de biens par un moyen dangereux pour les personnes en raison de la qualité de personne dépositaire de l’autorité publique de leurs propriétaires ou utilisateurs». Des faits de nature criminelle, puisque les lois punissent très durement l’atteinte aux équipements de police. Ce retraité vengeur est donc en détention préventive pour des dégâts uniquement matériels. Il a passé le Nouvel An derrière les barreaux, malade. La justice est bien plus douce avec Nicolas Sarkozy ou Patrick Balkany.
Trois jours plus tôt, la veille de Noël dans le même commissariat, trois véhicules de police avaient entièrement brûlé cette fois. La justice poursuit le retraité également pour ces faits, alors que le mode opératoire n’était pas le même.
En France, les violences d’État explosent ces dernières années, alors que l’impunité de la police n’a jamais été aussi totale. Ces injustices d’État de plus en plus flagrantes et répétées ne peuvent qu’engendrer frustration et colère. Y compris de la part de profils inattendus.
Source : La voix du Nord
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