Police : une année 2022 particulièrement meurtrière


Explosion des tués par balle pour “refus d’obtempérer”


34 personnes sont mortes lors d'une intervention de la police en 2022.

En 2022, 34 personnes sont mortes lors d’interventions policières en France. Un record.

Parmi ces décès, 24 ont été tuées par balles, dont 14 dans un véhicule, pour «refus d’obtempérer». Le nombre de tir policier explose ces dernières années, depuis qu’une loi «assouplissant» le permis de tirer a été votée en 2017. En parallèle, les agents ont été équipés de fusils d’assaut permettant de tirer en rafale. Même l’IGPN s’est inquiétée du nombre de «tirs accidentels de plus en plus nombreux».

Parmi les décès recensés cette année : le 4 juin, à Paris, des policiers à vélo disent avoir vu une voiture dont l’un des passagers «ne porte pas sa ceinture de sécurité». Les policiers tirent. Deux personnes sont très gravement touchées, la passagère, Rahiana, décède. Les témoignages affirment qu’il n’y avait aucun danger pour les tireurs. Le 24 avril, près du commissariat du 36 quai des Orfèvres à Paris, un policier ouvre le feu avec un fusil d’assaut pour un refus d’obtempérer. Il tire une rafale avec un fusil HK G36, en principe destiné à l’antiterrorisme. «Cinq ou six impacts ont atteint les individus», deux frères sont tués sur le coup, alors que le policiers n’était pas menacé. Le fou de la gâchette est mis en examen pour «homicide volontaire», une qualification rarissime pour un policier. Quelques semaines plus tôt, c’est un père de famille qui était abattu au volant, d’une balle dans le dos à Sevran. À Rennes, le 7 septembre, c’est une autre passagère de 22 ans qui est tué par balle lors d’un contrôle. Le 21 septembre, le tir d’un policier finit même dans un bus de la RATP à Paris, heureusement sans tuer personne.

À noter qu’un homme est décédé en cellule du commissariat de Nantes le 14 septembre, la police affirme qu’il a été pris d’un «malaise». En avril, c’était à Narbonne qu’un homme mourait lors de sa garde à vue.

Le nombre des personnes mutilées l’an passé est plus dur à évaluer, car la plupart des blessés ne se manifestent plus, voire ne portent même pas plainte. Mais le dernier mutilé de 2022 est un jeune kurde, qui a reçu un tir policier à l’œil le jour de Noël. C’était le 24 décembre à Paris, dans le cadre de la manifestation des kurdes suite à l’attentat raciste.

Entre 1977 et 2020, 676 personnes sont mortes à la suite d’interventions policières ou du fait d’un agent des forces de l’ordre. Une moyenne de 15 tués par an. Avec 34 morts l’année passée, le bilan s’alourdit et s’accélère dramatiquement.


Retrouvez la liste détaillée des défunts, dressée par le collectif Désarmons-les.

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