Le samedi 29 octobre 2022, des milliers personnes bravaient les interdictions et un énorme dispositif de gendarmes pour manifester contre les «mégabassines» dans les Deux-Sèvres. Une mobilisation massive, déterminée, malgré la présence de 1700 forces de l’ordre et 2000 grenades tirées en quelques heures.
Cette très grosse mobilisation contre la mégabassine de Sainte-Soline, en cours de travaux, devait mettre un terme à la fuite en avant. Les autorités font construire des lacs artificiels couverts de plastique, en plein champ, afin de pomper l’eau de la nappe phréatique et permettre à l’agriculture industrielle d’irriguer des champs intensifs bourrés de pesticides en plein été. La manifestation avait fait la Une des médias pendant des jours, le message était passé.
Pourtant, quatre jours après, le département voisin, celui de la Vienne, annonçait la signature d’un protocole prévoyant la construction de 30 mégabassines d’ici 2026. Une provocation totale. L’idée des décideurs est de stocker 9 millions de mètres cube d’eau, et donc d’épuiser la nappe phréatique, alors qu’une sécheresse inédite a frappé la France l’été dernier. Toujours plus vite vers le désastre.
Le 17 janvier 2023, le préfet de la Vienne reconnaît finalement dans la presse qu’il n’y aura pas assez d’eau pour les trente bassines prévues. En plein hiver, les nappes ne sont toujours pas rechargées : construire les mégabassines serait donc un suicide.
Les détenteurs du pouvoir, technocrates, fonctionnaires et élus sont profondément irresponsables. Dans 10 ans, ces décideurs diront, comme Macron, qu’ils n’ont pas pu «prévoir» la catastrophe. Ils sont pourtant prévenus, par les scientifiques, les naturalistes, les mobilisations… Empêchons-les de tout bousiller.
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