On a retrouvé un soutien de la réforme des retraites : Elon Musk

Elon Musk, un milliardaire libertarien qui soutient Macron dans sa guerre sociale.

En France, 9 actifs sur 10 sont fermement opposés à la casse des retraites, la grande majorité de la population soutient la contestation, et 2 millions de personnes étaient dans la rue pour la première journée de grève. Une opposition telle que les journalistes ont beaucoup de mal à trouver des personnes qui soutiennent la mesure, en-dehors de quelques éditocrates hors-sol ou des membres de cabinets de conseil.

Bonne nouvelle pour Macron, on a retrouvé l’un des rares soutiens à sa réforme. Mais il habite aux USA, il est multimilliardaire et libertarien. C’est Elon Musk. Il a tweeté : «L’âge de la retraite de 62 ans a été fixé alors que les durées de vie étaient beaucoup plus courtes. Il est impossible pour un petit nombre de travailleurs de faire vivre un nombre massif de retraités».

Il fallait quelqu’un d’aussi autoritaire et néolibéral que Macron pour être d’accord. Richesse indécente, colonisation des étoiles, puce dans le cerveau et licenciements de masse, quelques rappels sur la vie et l’œuvre d’Elon Musk :

Le milliardaire n’est pas un «génie» qui se serait «fait tout seul» par la force de son travail. Elon Musk est né en Afrique du Sud, dans une famille Afrikaner, des descendants de colons européens. Son papa est un riche ingénieur, promoteur immobilier et propriétaire d’une mine d’émeraudes en Zambie. Un bon départ dans la vie.

Libertarien, Elon Musk n’a rien de «libertaire». Le dogme libertarien est une idéologie qui pousse le libéralisme économique à son point le plus extrême. Le projet ? Aucune régulation, plus d’État, seulement le règne des entreprises privées, de l’argent et de la concurrence. Tout se vend et tout s’achète : la drogue, les corps, la sécurité, la santé… Dans ce monde rêvé, ce ne sont pas les élus ni les peuples qui décident, mais les ultra-riches, sensés être plus aptes à prendre les décisions. C’est un dogme à la mode dans la Silicon Valley. Évidemment, pour les libertariens, la retraite n’a aucun sens : elle doit être privatisée.

Elon Musk a des rêves de toute puissance. Au milieu des années 2010, il affirme vouloir s’implanter sur Mars, éradiquer toutes les maladies en un temps record, mettre sur le marché des robots taxi en 6 mois… Cela n’a évidemment pas eu lieu.

Il a toutefois colonisé et pollué le ciel. Avec son projet Starlink, des milliers de satellites volent au dessus de nos têtes en orbite basse. Il prévoit d’envoyer jusqu’à 40.000 satellites ces prochaines années. Sa flotte nuit déjà à l’observation des étoiles, en laissant de grandes traînées lumineuses dans le ciel nocturne, et provoque des risques de collisions.

Autre idée de génie, des implants dans le cerveau. L’homme d’affaires promet une interface cerveau-ordinateur. En août 2020, il présentait Neuralink, un projet de puce implantée dans le crane qui permettrait à des personnes paralysées de «contrôler des prothèses robotiques». Et qui serait même capable de «soigner des pathologies comme l’angoisse, la dépression, l’anxiété, l’addiction». Comme de nombreux milliardaires du numérique, il est persuadé que l’intelligence artificielle va supplanter l’homme. Derrière ce rêve de transhumanisme, la maltraitance animale : Neuralink est sous le coup d’une enquête pour avoir tué inutilement de nombreux singes afin d’accélérer la recherche et augmenter ses profits.

En 2022, Elon Musk a fait parler de lui en prenant le contrôle de Twitter. À peine une semaine après le rachat du réseau social, le milliardaire lance un «plan de réduction» de la moitié des effectifs de l’entreprise. Des milliers de personnes au chômage d’un coup, prévenues par un simple mail, avant de voir leur accès à leurs comptes professionnels et aux locaux de l’entreprise verrouillés. Trois semaines plus tard, le milliardaire proposait aux salariés restants de choisir entre se donner «à fond, inconditionnellement», de s’engager à «travailler de longues heures à haute intensité». Il fallait cocher «oui» ou quitter la boite. Beaucoup ont démissionné.

En reprenant Twitter, Elon Musk prétendait rétablir la «liberté d’expression» sur le réseau. En réalité, il a remis en ligne de nombreux comptes d’extrême droite, à commencer par celui de Trump ou de suprémacistes blancs, tout en censurant de nombreux comptes de gauche. Il a aussi fermé un compte qui suivait ses déplacements en jet. «Free speech» à géométrie variable.

Enfin, Elon Musk est visé par une plainte pour harcèlement. Son entreprise SpaceX aurait payé l’une de ses hôtesses de l’air 250.000 dollars pour qu’elle abandonne les poursuites. Elle accuse le milliardaire d’avoir retiré son pantalon lors d’un vol pour lui demander un massage sexuel.

Elon Musk et Emmanuel Macron se sont vus en décembre aux Etats-Unis. Ils se sont très bien entendus. La casse des retraites correspond à deux mondes qui s’affrontent. D’un côté des privilégiés, qui estiment que la vie des pauvres est obsolète et secondaire. De l’autre une majorité de la population qui aspire à vivre correctement, avec un minimum de sécurité sociale et sans se tuer à la tâche.

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