Le chef d’État d’extrême droite invité à Paris dans le cadre de l’escalade militariste mondiale
L’Élysée reçoit Benjamin Netanyahou, chef d’État Israélien qui vient de reconquérir le pouvoir avec une coalition ouvertement suprémaciste, homophobe et autoritaire. Il s’agit du premier déplacement en Europe du Premier ministre israélien depuis son retour au pouvoir le 29 décembre. Explications de cette visite diplomatique mortifère.
Fascisme contemporain
Le gouvernement israélien est désormais composé de ministres issus de l’extrême droite radicale, qui seraient classés comme fascistes dans l’échiquier politique français. Par exemple, le « super ministère de l’Intérieur » a été offert à Itamar Ben Gvir, politicien raciste vivant dans une colonie, ayant participé à des manifestations armées dans des quartiers palestiniens et condamné pour propagande terroriste. Son but ? Une société théocratique juive, sans séparation des pouvoirs, avec la peine de mort. Il a désormais les pleins pouvoirs sur la police ! En quelques semaines, Ben Gvir a félicité un soldat qui avait exécuté un palestinien, estimant que le tireur était “héroïque”, et multiplié les provocations et les attaques meurtrières contre les colonisé-es.
Au ministère des finances, Bezalel Smotrich, du parti “Sionisme religieux”, qui prône l’apartheid racial et religieux. Il estime qu’un promoteur immobilier ne doit pas avoir à vendre de maisons aux palestiniens, veut séparer les arabes et les juifs dans les maternités – selon lui, “Il est naturel que ma femme ne veuille pas s’allonger à côté de quelqu’un qui vient d’accoucher d’un bébé qui pourrait vouloir l’assassiner dans 20 ans” – et s’oppose aux mariages mixtes entre juif-ves et musulman-es. Il regrette que les populations arabes n’aient pas été totalement éliminées de leurs terres en 1948. Celui qui se décrit comme « fièrement homophobe » souhaite également qu’Israël soit dirigé selon la Torah. Un État théocratique. Ces gens sont les bras droit de Netanyahou. À la tête de la puissance du Proche-Orient, c’est un un pouvoir raciste, militariste et obscurantiste, qui massacre les palestinien-nes.
Massacres
L’année 2022 a été la plus meurtrière depuis 2004 pour le peuple palestinien. Les forces israéliennes ont en effet tué 200 Palestiniens et Palestiniennes, dont des dizaines d’enfants. Et 2023 s’annonce pire encore. Jeudi 26 janvier au matin, les militaires israéliens ont commis un bain de sang dans un camp de Jénine. Intervenant dans des camions banalisés, les forces spéciales ont abattu neuf Palestinien-nes dont deux enfants et une femme de 61 ans. Ces derniers mois les autorités israéliennes multiplient les démolitions de maisons palestiniennes, avec l’appui de manifestations racistes des colons sionistes. Ces massacres et ces destructions portent un nom : c’est une opération d’épuration ethnique. L’intensification des offensives coloniales a pour but assumé d’annexer la Cisjordanie occupée et d’en chasser les habitant-es palestinien-nes, de gré ou de force.
Mobilisations
Au sein même de la société israélienne, l’escalade néofasciste inquiète. De fortes mobilisations ont lieu contre le gouvernement. Netanyahou veut réformer le système judiciaire pour que le Parlement puisse passer outre à la Cour suprême, et pourrait ainsi annuler toute décision de justice et gouverner sans le contrôle des tribunaux. Selon de nombreux magistrats et médias israéliens, ce serait la fin de la démocratie. Plus de 130.000 personnes ont manifesté à Tel Aviv contre cette mesure, qui mobilise bien au delà de la gauche. Mais un attentat commis contre des colons à Jérusalem a toutefois provoqué une forte baisse de la contestation.
Surenchère militariste entre Netanyahou et Macron
Alors, quel est le but de cette visite à Paris ? Pourquoi Macron est-il le premier à recevoir un chef d’État d’extrême droite responsable de massacres et massivement contesté ? Cette rencontre se fait sous le signe d’une surenchère belliqueuse. D’un côté, Macron souhaite qu’Israël s’aligne sur les position de l’Union Européenne concernant la guerre en Ukraine, en offrant un appui militaire contre la Russie. De l’autre, Netanyahou veut du soutien contre l’Iran, son voisin musulman, lui-même au main de tyrans religieux. De tous les côtés, c’est donc l’escalade guerrière vers des conflits armés entre grands pôles. Des guerres menacent l’humanité. Et Macron les alimente plutôt que de construire une désescalade.
Censure
La députée macroniste Caroline Yadan tweetait dès le mardi 3 janvier avec une photo prise dans un avion : “En route pour Tel-Aviv ! Avec la délégation parlementaire nous partons visiter Israël, ce beau pays démocratique au cœur du Moyen-Orient”. C’était quelques jours seulement après l’arrivée du gouvernement d’extrême droite. Il y a quelques mois, Aurore Bergé, porte-parole du gouvernement, appelait à “démanteler” Amnesty International pour avoir parlé de l’apartheid en Israël. Il y a quelques jours, la mairie de Lyon cédait à l’extrême droite sioniste : le maire écolo annulait une table ronde avec l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, qui sort tout juste des prions israéliennes. Une censure honteuse qui n’a pas choqué grand monde. Plus le régime israélien se durcit, moins il est possible de le contester en France.
Le macronisme est une des nuances de l’extrême droite. Macron est toujours en première ligne pour recevoir et soutenir les dirigeants réactionnaires et guerriers : Donald Trump, le dictateur Al Sissi ou encore la dirigeante néofasciste italienne Meloni l’automne dernier. Et maintenant le chef d’État israélien Netanyahou à l’Élysée. Et qu’importe si Macron réhabilite lui-même des penseurs antisémites tels que Maurras ou Evola, et même le maréchal Pétain qu’il considère comme un « héro » de guerre. Ce qui compte, c’est de bien s’entendre avec les régimes régimes autoritaires et militaristes.
L’ombre gagne partout : le capitalisme se prépare à la guerre entre les peuples. Organisons la guerre entre les classes pour préserver la paix mondiale.
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