Face aux grèves massives le gouvernement menace… le droit de grève


9 salarié-es sur 10 sont opposé-es au projet de casse des retraites. Des millions de personnes se sont mises en grève et sont descendues dans la rue. Dans les sondages plus de 2 Français-es sur 3 souhaitent que les grévistes bloquent le pays pour faire plier le gouvernement. Que fait le gouvernement ? Il veut s’attaquer au droit de grève.


Illustration : la sale gueule de Clément Beaune.

Le ministre des transports Clément Beaune a déroulé à la télévision plusieurs «pistes» pour démembrer le droit de grève, qui est inscrit comme droit fondamental dans la Constitution. Trois idées lumineuses du macronisme :

➡️ «Il faut regarder sérieusement la question des mobilisations au sein des entreprises publiques, il y a des volontaires qui peuvent remplacer, rendre service comme conducteurs, chefs de bord». Cette pratique est utilisée depuis le 19ème siècle par le patronat pour casser les grèves. Recruter des non-grévistes pour remplacer les grévistes, et ainsi rendre la grève inopérante. Et désespérer ceux qui la font. Autrefois, on appelait cela des «jaunes», des traîtres qui travaillent à la place de leurs collègues et contre les intérêts de leur profession. Beaune veut généraliser cette pratique dans les transports, sans doute avec une petite prime pour les briseurs de grève.

➡️ «Il y a la question des délais. Aujourd’hui il y a un délai de 48h, on peut regarder si ces délais ne peuvent pas être aménagés». C’est donc un encadrement supplémentaire du droit de grève. Une première attaque avait été organisée par Nicolas Sarkozy, le président réactionnaire et mafieux. En 2007, il faisait passer une loi sur «le dialogue social et la continuité du service public». Les salariés du transport étaient obligés de se déclarer en grève 48h à l’avance. C’était un sérieux recul du droit, puisque le but de la grève est de perturber l’économie, et que prévenir deux jours à l’avance permet aux entreprises de prendre des mesures pour limiter l’impact de la grève. Et avec Beaune, ce sera combien ? Trois jours à l’avance ? Une semaine ? Cela veut dire que des journées de lutte rapprochées ne sont plus possible, car il faudrait prévenir longtemps en amont ?

➡️ «… et puis on peut aussi imaginer par le dialogue social avoir des périodes qui sont préservées». Donc empêcher purement et simplement la grève pendant certaines périodes, notamment les vacances. On a compris, l’idée est de supprimer l’impact d’une grève, de la rendre invisible. Des mobilisations qui ne dérangent plus personne et permettent aux gouvernants de faire absolument ce qu’ils veulent, sans contre-pouvoirs.

Ces idées ne sont pas nouvelles. Ce sont celles des néolibéraux autoritaires et de l’extrême droite. Les néofascistes italiens prennent des mesures similaires actuellement, comme le gouvernement de Thatcher en Angleterre dans les années 1980. Macron veut nous rendre totalement impuissant-es et faire disparaître tous les moyens de contestation qui dérangent, même un peu. Opposons-lui un blocage du pays.


La déclaration de Beaune sur BFM : https://twitter.com/i/status/1621499899463221250

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