Embrigadement obligatoire de la jeunesse

Le SNU est une lubie sortie tout droit de l’imaginaire d’un gouvernement d’extrême droite : enrôler des adolescents de 14 ou 15 ans dans des stages encadrés par des militaires, les habiller en uniformes bleu blanc rouge, et les forcer à saluer le drapeau en chantant la Marseillaise. Le tout au garde-à-vous, pour leur «apprendre la cohésion».

Si un parti d’extrême droite, en France ou dans un pays voisin, appliquait un tel projet, tout le monde hurlerait au retour du péril fasciste. Mais c’est Macron, Monsieur «barrage» qui impose cette formule aussi coûteuse qu’inquiétante, donc ça passe.

Libération explique qu’un «groupe de travail» est chargé par le gouvernement de proposer un dispositif pour ce service universel. Dans un rapport paru en 2018, il est prévu non seulement de rendre ce SNU obligatoire mais aussi de punir sévèrement les jeunes qui refuseraient l’enrôlement.

«Le groupe de travail propose de pénaliser les réfractaires au SNU : impossibilité de passer le code, de passer le baccalauréat ou un autre diplôme, exclusion de concours administratifs, etc.» Et ce pendant plusieurs années. C’est donc la destruction de l’avenir, déjà bien sombre, de tous les jeunes qui ne se plient pas au SNU qui est prévu. Sur le même modèle que le Pass Sanitaire et autres mesures de contrôle, c’est une forme de mise à mort sociale.

Macron veut mettre la jeunesse au garde à vous. Celles et ceux qui s’engagent pour l’écologie sont fichés S, les free party reçoivent des grenades et certains se noient dans la Loire. Les lycéen-nes qui ont manifesté aux côtés des Gilets Jaunes ont été raflé-es et aligné-es pendant des heures par des policiers. Celles et ceux qui défendent actuellement les retraites sont réprimés systématiquement. Le seul «engagement» de la jeunesse qui est autorisé, c’est l’embrigadement nationaliste et militariste.

Et bientôt ? Le bagne pour celles et ceux qui seraient qualifiés de «séparatistes» ? La prison pour les non-encartés dans le parti au pouvoir ?

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