Des gendarmes “en urgence absolue”, vraiment ?


“Traumatismes sonores et respiratoires”


l'urgence absolue des gendarmes à Sainte-Soline : des traumatismes respiratoires ou sonores

À mesure que le carnage organisé par la gendarmerie contre le mouvement anti-bassine était révélé, les autorités ont inondé les médias d’un récit mensonger et délirant visant à justifier l’envoi de milliers de grenades explosives pour défendre un trou. Depuis plus de 24h, en boucle, absolument tous les médias répètent que des dizaines de gendarmes seraient «gravement blessés» et même «en urgence absolue». Qu’en est-il ?

Un communiqué officiel du procureur de Niort révèle ce dimanche qu’il y aurait «29 gendarmes blessés dont deux placés en urgence absolue, sans que leur pronostic vital ne soit engagé». Premier étonnement : selon des médecins, on parle justement d’urgence absolue pour qualifier l’état d’un patient dont le pronostic vital est engagé. Pourquoi utiliser ce terme inapproprié ? Pourquoi les médias reprennent ce terme ?

Le communiqué du procureur insiste sur les deux gendarmes considérés comme étant les plus gravement blessés : «l’un est touché à l’aine, l’autre souffre d’un traumatisme respiratoire.» Blessé à l’aine ? S’agit-il d’un bobo aux adducteurs ? D’un hématome lié à un caillou qui se serait frayé un chemin dans la carapace et les diverses protections d’un gendarme mobile ? Quant au «traumatisme respiratoire», s’agit-il d’un gendarme incommodé par ses propres gaz ? À moins qu’il n’ait eu lui même la respiration choquée par le blast de sa propre grenade, ce qui, effectivement, peut arriver. En tout cas, il est formellement impossible que les manifestants aient pu provoquer un blessure «respiratoire» à quiconque.

Encore plus sidérant, le procureur ajoute que «des militaires continuent à se présenter pour des examens liés à des traumatismes sonores». Vous avez bien lu. Des traumatismes sonores. Durant des heures, ces hommes armés ont tiré des milliers de grenades explosives assourdissantes, provoquant des détonations à plus de 160 décibels. Qui d’autres qu’eux même ont pu provoquer ces «blessures» ?

Du côté des manifestant-es, on parle de 200 blessé-es, vraiment, dans leur chair, dont 40 grièvement. Parmi ces personnes, plusieurs sont mutilées à vie, et une se trouve encore entre la vie et la mort après un tir de grenade explosive dans la tête. On parle de trous dans le visage, de chair lacérée, d’yeux détruits. Et ce bilan n’est malheureusement pas définitif, on mesure encore à peine la gravité de certaines blessures.

Pendant que l’évacuation par hélicoptère de gendarmes ayant des bobos ou des acouphènes était filmée et diffusée en direct sur toute les chaînes de télévision, le manifestant dont le pronostic vital est réellement engagé n’a été pris en charge au CHU de Poitiers qu’à 17h, plus de 3h après les faits, car le SAMU était bloqué par les forces de l’ordre !

Les autorités parlent aussi de 6000 manifestants, dont «1000 radicaux». Il y avait 3200 militaires sur place. 3 hommes armés et entraînés pour un seul «radical». 4000 grenades tirées. Presque une par manifestant-e. Qui peut croire un traître mot de la version officielle ?


Le niveau de lâcheté, de bassesse et de perversité atteint par les criminels au pouvoir et de leur milice est stratosphérique. Ce régime doit tomber.


Notre récit de la manifestation de Sainte-Soline à lire ici :

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Une réflexion au sujet de « Des gendarmes “en urgence absolue”, vraiment ? »

  1. Salut, pour l’urgence absolue j’ai ptet la réponse : en gros lors d’une intervention, pour faciliter la clarté entre les paramédics et les médecins on caractérise les intervention entre “urgence relative” et “urgence absolue” mais ces termes ne sont pas tant reliés à l’état du patient qu’à la priorité à donner à cette intervention, or, sauver un fonctionnaire de police est toujours plus prioritaire et donc un flic avec un truc pas trop sérieux sera UA et envoyé à l’hopital très rapidement. Une fois arrivé à l’hopital le flic sera pas considéré par les médecins comme ayant un “pronostic vital engagé”.
    Après la propagande fait son taf et oublie de dire qu’on considère plus facilement les flics comme UA (en gros comme ils pouvaient pas dire u’il avait un pronostic vital engagé, ils ont du se dire “urgence absolue” ca claque ca on va mettre ca).

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