«Ceci n’est pas un baroud d’honneur»


2,3 millions de manifestants : c’est un énorme 1er Mai qui a déferlé dans les rues de France.


Un tag rouge devant la médiathèque de Nantes : "Ceci n'est pas un baroud d'honneur"

Nous étions 80.000 à Nantes, dans une ville sans aucun transport, un jour férié. C’est-à-dire la plus grosse manifestation de l’histoire de la ville, à égalité avec la mobilisation record contre la réforme des retraites au mois de mars dernier.

C’est aussi deux fois plus que lors du dernier 1er Mai unitaire de 2009. C’est bien plus que le célèbre 1er Mai 2002, contre Le Pen au second tour, qui avait réuni 1,3 million de personnes, dont 400.000 à Paris. En 2002, il s’agissait de l’un des plus gros 1er Mai de l’après-guerre.

Il y avait 100.000 personnes à Toulouse, 40.000 à Limoges, 40.000 à Lyon, 18.000 à Montpellier, 550.000 à Paris, 12.000 à Saint-Nazaire… Partout des marées humaines, après plus de 3 mois de mouvement que Macron n’a pas réussi à épuiser.

Plus intéressant que les chiffres, la combativité semble être à son paroxysme. Plus personne ne s’oppose au cortège de tête ni à l’autodéfense face à la police. Les gestes de ripostes sont acceptés et même encouragés par toutes les composantes de la manifestation.

À Angers, la mairie a été ciblée, à Nantes, il y avait des flammes devant la préfecture et le Conseil Départemental, à Lyon, la colère anticapitaliste a pris les rues, celles de Paris se sont enflammées. Et dans la plupart des grandes villes, des actions et des affrontements ont eu lieu. Et tout cela malgré une répression militarisée toujours plus forte, qui frappe et enferme nos corps. Un immense courage fait face à la lâcheté du pouvoir.

«Ceci n’est pas un baroud d’honneur» affirmait un grand tag rouge dans les rues de Nantes. Pour le gouvernement, ce 1er Mai devait signer l’enterrement du mouvement social en cours. En réalité, il n’est qu’une première étape d’un grand soulèvement qui monte.

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