Démesure totalitaire
Dunkerque, ville portuaire de 80.000 habitants dans le Nord. Pour s’y rendre, Macron a littéralement privatisé et militarisé l’intégralité de la ville. C’est beau comme la démocratie.
Ce vendredi, pour le déplacement de Macron et cinq ministres dans la ville portuaire :
- Un périmètre «rouge» – oui, comme dans les guerres – a été établi par les forces de l’ordre. Il mesure plus d’un kilomètre et englobe plusieurs quartiers. La circulation en voiture ou à pied y est totalement interdite. Les ponts qui permettent de traverser les bassins sont levés, empêchant toute âme qui vive de passer. Le stationnement aussi est interdit et tou-tes les passant-es chassé-es. Toute la zone est encerclée de barrières et de policiers. La police admet elle-même dans la presse que c’est du jamais vu.
- Des tireurs d’élite seront positionnés sur les toits
- Quatre drones policiers survolent la ville simultanément
- Plus de 1500 policiers sont déployés. Quelques centaines de manifestant-es sont attendues. Il y a donc entre 5 et 10 hommes armés par opposant-e potentiel-le.
- Macron se déplace aussi avec des groupes électrogènes en cas de coupure de courant. D’ailleurs les électriciens ont coupé l’électricité dans le centre-ville de Dunkerque avant l’arrivée de Macron.
Voilà la nouvelle gouvernementalité Macroniste. Voilà à quoi il va falloir nous habituer durant les quatre prochaines années. Il n’y a, à notre connaissance, aucune équivalence dans le monde occidental. Pour une visite improvisée dans une petite ville, cet individu terrifié et terrifiant a besoin de dispositifs de répression dignes de grands sommets internationaux. Chacun des déplacements du monarque détesté coûte des millions d’euros et mobilise des milliers d’hommes.
Chez les grecs de l’antiquité, l’húbris (ὕβρις) signifie l’excès, la démesure, l’orgueil sans limite. C’est l’un des pires défauts chez les Anciens : cette démesure, ce manque de sagesse, finissent toujours de façon tragique.