Un vote risque d’annuler la réforme des retraites ? Macron va l’empêcher


Il n’y aura pas de solution institutionnelle à la crise de régime


Macron, Borne et Darmanin, trois fossoyeurs des retraites qui voudraient empêcher son annulation.

Le clan Macron, c’est comme les super-vilains des films d’action. Quand on pense que l’épisode est terminé, ils arrivent à dégainer une nouvelle astuce maléfique, même quand on croit qu’ils ont déjà tout essayé.

Le 8 juin, le groupe parlementaire de centre-droit LIOT va proposer à l’Assemblée Nationale une loi visant à abroger la réforme des retraites. Et ce projet de loi pourrait être voté, et donc mettre à mal le recul de l’âge des retraites imposé par Macron. Même si le gouvernement annonce déjà qu’il n’accepterait pas un tel revers.

On apprend désormais que la majorité veut dégainer un nouvel article pour empêcher le vote : l’article 40 de la Constitution. Cette mesure prévoit que tout amendement ou proposition de loi qui dégrade les comptes publics est jugée irrecevable. Concrètement, un parlementaire ne peut pas proposer de nouvelles dépenses qui ne soient pas compensées par de nouvelles recettes. Une mesure bien néolibérale.

Étonnant, car quand il s’agit de débloquer des dizaines de milliards d’euros pour la police, l’armée ou les aides au patronat, personne n’a jamais invoqué l’article 40 pour cause «d’équilibre budgétaire».

Le gouvernement aura utilisé toutes les procédures d’exception les plus autoritaires permises par la Cinquième République pour passer en force, alors que sa réforme est toujours contestée par la quasi-totalité de la population. Macron a bien entendu rejeté l’idée d’un référendum, il a utilisé dès janvier l’article 47-1 de la Constitution qui permet de réduire au maximum le temps des débats à l’Assemblée. Un simple délai de 20 jours de discussions. Puis, voyant que même avec cela, sa réforme ne passerait pas, il a dégainé le 49-3 pour imposer la loi sans le vote des députés. Avant de la promulguer à toute vitesse, humiliant jusqu’au bout les directions syndicales. Du début à la fin, les apparences mêmes d’un fonctionnement démocratique auront été piétinées sans aucun complexe.

Les directions syndicales, qui ont repoussé la prochaine date de grève au 6 juin pour suivre l’agenda parlementaire, ont en fait organisé une capitulation incompréhensible et impardonnable, alors que le 1er mai a été une déferlante d’une puissance inédite. Toutes les solutions institutionnelles sont des impasses et ceux qui continuent à faire croire le contraire sont des menteurs.

Le mirage de la loi de juin comme la nouvelle demande de référendum ne mènent à rien, et tout le monde le sait. Macron est un forcené, un chef de meute sans limite protégé par une milice ultra-violente. Il n’y a aucune médiation, aucun dialogue, aucun échange rationnel possible avec un tel pouvoir.

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